News

Le confinement a-t-il fait perdre 700.000 années de vie aux Français ?

Certains avaient tenté d’anticiper le nombre de décès dus à la COVID-19 en faisant des modélisations par l’analyse de plusieurs données théoriques et statistiques. Ils avaient conclu à un nombre effroyable de victimes, ayant justifié des contraintes sanitaires privatives de libertés. Si certains pensent que ce sont grâce à ces contraintes que les morts n’ont pas été aussi nombreux que prévu, d’autres pensent que ces mesures sanitaires ont engendré une perte énorme d’années de vies humaines et une baisse de l’espérance de vie pour beaucoup de gens. C’est le cas du Think tank Génération Libre, qui se présente comme étant indépendant et dont la raison d’être affichée sur leur site est « le combat d’idées au service des libertés. Toutes les libertés ».


◆ Le confinement plus meurtrier que salvateur ?

Le Think tank Génération Libre n’y va pas par quatre chemins : « Les confinements mis en œuvre en France pour faire face à l’épidémie de Covid-19 ont permis de sauver des vies, mais ont aussi créé d’importants dégâts collatéraux dans la population. »

 

Sa méthodologie pour chiffrer cette équation ?  « Mesurer les conséquences positives et négatives des confinements sur l’espérance de vie des Français : d’un côté, les années de vie gagnées grâce aux mesures restrictives, de l’autre les années de vie perdues par les déclassements économiques. » Le résultat de leur analyse ?

« Notre modélisation aboutit à un gain estimé de 500 000 années de vie et une perte estimée de 1 200 000 années de vie à l’échelle nationale entre mars 2020 et avril 2021. »

Selon le modèle  de calcul expliqué plus en détails dans un article du Figaro, « le modèle établit qu’environ 100.000 morts ont été évitées grâce aux politiques de limitation des libertés. (…) les personnes emportées par la maladie auraient pu vivre 5 années de plus : si les confinements ont permis d’en sauver 100.000, ce sont alors 500.000 années de vie qui ont été épargnées par la politique sanitaire mise en place. » De l’autre côté, « 5 millions de personnes auraient connu une perte de revenus depuis le premier confinement, et 1 million auraient basculé dans la pauvreté (…) En conséquence de quoi, compte tenu de l’impact de ce basculement sur l’espérance de vie des personnes concernées, environ 1.200.000 années de vie auraient donc été perdues sous l’effet du ralentissement de l’économie et de l’appauvrissement d’une partie de la population. »

◆ Des données à prendre avec quelques pincettes

Génération Libre prend tout de même des gants en précisant qu’ils ne concluent pas que les confinements n’étaient pas souhaitables, mais qu’ils alertent « contre la sous-évaluation de leurs effets secondaires, notamment chez les jeunes. (…) Pour les trois auteurs du rapport, « Chaque vie sauvée, prolongée, est une victoire, mais toutes les vies impactées et diminuées par les restrictions doivent être prises en compte au même titre que les autres. Après un an de crise sanitaire, tout l’enjeu de l’action publique est d’en sortir en prenant en compte tous les dégâts provoqués. » Quant à la fiabilité des données, des pincettes sont prises également :  « Ces chiffres sont forcément partiels (rappelons qu’il est impossible de prendre en compte tous les effets de cette crise) et provisoires (certaines données ne sont pas encore disponibles), mais ils fournissent une première estimation précieuse pour alimenter et éclairer le débat public après plus d’un an de gestion de crise sanitaire. » Dans le Figaro, lorsqu’on lui demande s’il n’aurait pas mieux valu ne pas confiner, l’un des auteurs Maxime Sbaihi, économiste, répond « ce serait trop facile de juger en fonction de données que nous n’avions pas à l’époque ».

◆ Une expertise privée au service des pouvoirs publics et du Think tank

Si le Think tank dit refuser toute subvention publique et activité de conseil pour rester indépendant, on remarque que l’un des trois auteurs du rapport est Henri Leleu, cofondateur et directeur scientifique de Public Health Expertise, entreprise de modélisation spécialisée dans le conseil pour laquelle travaille également le Dr Martin Blachier, qu’on a entendu sur bon nombre de plateaux télé orientant les débats publics en matière sanitaire.

La mission affichée de Public Health Expertise ? Travailler pour les industriels et les pouvoirs publics qui leur font « confiance pour déterminer la valeur réelle de toute intervention sur la santé des personnes. Toute discussion de la valeur se prépare par une modélisation des alternatives et le calcul de l’ensemble des impacts associés. » Contrairement à certains épidémiologistes qui avaient annoncé entre 300 000 et 500 000 morts du COVID, Public Health Expertise en avait annoncé 85000. Même si le nombre de morts officiel peut être discuté, ils étaient tout de même plus proches de la réalité que modélisation réalisée par l’épidémiologiste Neil Ferguson, de l’Imperial College à Londres.

Martin Blachier, présenté comme un médecin et non comme un modélisateur conseiller des  industriels et des pouvoir publics sur les plateaux télé, ne s’est pas montré pour le confinement, c’est le moins qu’on puisse dire. Déjà en 2020, il disait sur LCI qu’attendre pour déconfiner ne servirait à rien, juste à retarder la recirculation du virus.

Et plus récemment, il défendait sur Europe 1 que les Français n’avaient plus le réservoir psychologique pour accepter un nouveau confinement strict.
En revanche, il a soutenu bec et ongles le fait de laisser fermés les bars, ainsi que le vaccin, dont le vaccin obligatoire pour les plus de 65 ans, au point d’aller jusqu’à mentir effrontément à l’antenne de RMC en parlant d’un vaccin efficace à 100%,  à dénigrer également le fait de prendre le temps d’aller voir un médecin généraliste pour se faire conseiller avant la vaccination, et à inciter à  « mettre la pression » aux gens pour qu’ils se fassent vacciner.

On peut se demander si on peut faire confiance en ce rapport de Génération Libre et s’il aura un impact sur les mesures gouvernementales à venir.  Sera-t-il utilisé par les pouvoirs publics seulement pour justifier l’utilisation du Pass sanitaire  et de la vaccination indirectement obligatoire, plutôt que le confinement, en oubliant que Génération Libre veut promouvoir « toutes les libertés » ?

Image principale tirée du rapport de Génération Libre

✰ Magazine NEXUS : 112 pages, 100 % inédit, 100 % indépendant ! ✰✰✰

👉 Découvrez tout notre contenu web vidéo en accès libre sur notre chaîne Youtube

👉 Retrouvez-nous sur Facebook

👉 Et pour contourner la censure, rejoignez-nous sur VK et Odysee !

👉 CHER LECTEUR, NOUS AVONS BESOIN DE VOUS ! Nexus, c’est un magazine INDÉPENDANT de 112 pages,  SANS PUB, du contenu web 100% GRATUIT, et une info 100% LIBRE ! Pour rappel, Nexus ne bénéficie d’aucune subvention publique ou privée et vit grâce à vous à ses lecteurs, abonnés, ou donateurs. Pour nous découvrir ou pour nous aider, vous pouvez :
✅ Vous abonner au magazine Papier & Numérique
✅ Feuilleter tous nos numéros et les commander à l’unité

✅ Acheter notre numéro 134 de mai-juin 2021 en kiosque, ou en ligne

👉 Vous pouvez aussi FAIRE UN DON ponctuel ou régulier sur TIPEEE ou sur PAYPAL pour financer le contenu en ligne accessible GRATUITEMENT. C’est grâce à votre contribution que l’équipe web pourra continuer !

Sur le même thème