Énergie

Pénurie de carburant : du rationnement local aux mesures gouvernementales

Suite à la reconduction des grèves chez TotalEnergies et ExxonMobil, des pénuries d’essence ou de diesel touchent le pays. Même si le gouvernement n’appelle pas au rationnement généralisé et alors que des milliers de stations se retrouvent à sec, le Vaucluse a tout de même décidé de limiter la distribution d’essence. Certaines stations dans d’autres départements ont fait de même.

 

En raison des pénuries de carburant dans plusieurs régions, des mesures de rationnement sont prises. Par ailleurs, les solutions proposées jusqu’à présent par le gouvernement ne sont pas durables et masquent le fond du problème.

◆ Rationner face à l’affolement généralisé

Depuis quelques jours, les files d’attente aux stations essence sont relayées généreusement par les médias. Samedi 8 octobre 2022, Francetv rapportait que le Vaucluse était le seul département à imposer un prélèvement à la pompe limité à 30 litres dans toutes les stations du département et qu’une station parisienne avait également pris la décision de limiter à 30 euros de carburant. Une manière d’éviter au maximum la ruée vers l’or noir, de faire des stocks préventifs et les remplissages de jerricans en plus du plein, même s’ils restent difficiles à contrôler.

◆ Des cartes interactives

Plusieurs solutions existent pour savoir où faire le plein et les stations en rupture de stock, comme la carte collaborative proposée par Mon-essence.fr. Elle permet d’établir et de mettre à jour la liste des stations en rupture (totale ou partielle), en temps réel, grâce aux remontées des utilisateurs. Lorsque c’est possible, il est préférable d’appeler la station pour s’assurer que les informations sont bien à jour, car la situation évolue très vite. Le 10 octobre, à 12 h 06, elle indiquait 1 105 stations en rupture partielle, 2 074 stations en rupture totale et 32 406 contributions depuis le 6 octobre 2022.

 

Le site du gouvernement prix-carburants.gouv.fr créé à l’origine pour donner les tarifs pratiqués dans les stations, indique aujourd’hui les stations approvisionnées en carburant.

 

◆ Des solutions temporaires et cache-misère

Malgré tout, le gouvernement a choisi de garder une posture rassurante” : « La situation devrait continuer à s’améliorer, puisqu’on a pris des autorisations pour que les camions-citernes puissent circuler ce week-end » et « qu’on a libéré du stock stratégique », a déclaré Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, samedi sur Franceinfo.
En effet, le gouvernement a publié un arrêté au Journal officiel le samedi 8 octobre qui autorise exceptionnellement les camions de plus de 7,5 tonnes transportant des hydrocarbures, habituellement à l’arrêt le week-end, à circuler samedi, dimanche et lundi.

Ces évènements sont l’occasion de nous rappeler les risques et méfaits d’une organisation économique reposant sur une dépendance totale au pétrole et sur l’urgence de changer de stratégie énergétique en profondeur. Si la situation est aujourd’hui principalement due aux grèves du personnel de fournisseurs pétroliers, qu’en sera-t-il le jour où les vannes se fermeront plus drastiquement et durablement ?

 

Article par Estelle Brattesani

 

Image par Rudy and Peter Skitterians de Pixabay

 

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