Guerre en Ukraine : un choc pétrolier en approche ?

La guerre en Ukraine a provoqué une crise énergétique considérable, avec la flambée des prix du gaz et du pétrole, conséquence directe des sanctions imposées à la Russie et de l’invasion de son pays voisin.

◆ Une pénurie à venir ?

Fondée en 1974 à la suite de la première crise pétrolière, l’AIE a pour vocation de coordonner les mesures à prendre en cas de difficultés d’approvisionnement sur les marchés pétroliers, et plus globalement de garantir la sécurité énergétique de ses membres. Dans un rapport mensuel, l’agence explique que « la perspective de perturbations à grande échelle de la production russe menace de créer un choc mondial de l’offre pétrolière ». En effet, la Russie est l’un des plus gros exportateur mondial, avec 8 millions de barils par jour (Mb/j) de pétrole brut et de produits raffinés à destination du reste du monde.

Aujourd’hui, les stocks de diesel en Europe et aux États-Unis sont déjà particulièrement bas et à partir d’avril, 3 Mb/j de pétrole russe pourraient être indisponibles. Un volume qui pourrait augmenter si les sanctions deviennent plus sévères, ou si d’autres pays faisaient le choix des États-Unis et du Royaume-Uni d’instaurer un embargo sur le pétrole russe.

◆ Les conséquences d’un choc pétrolier

Pour le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, cette crise globale est même « comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973 ». Cette année-là, une crise mondiale de l’énergie débute suite à l’abandon, d’une part, des accords financiers de Bretton Woods, et d’autre part à la guerre du Kippour qui sévit au Moyen-Orient. Les pays de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) déclarent un embargo. En quelques mois, le prix du pétrole est multiplié par quatre. Le premier choc pétrolier s’est traduit par un effondrement de la croissance et une augmentation du chômage. Les effets de ce choc se feront sentir jusqu’en 1978, et il sera suivi par un deuxième épisode, en 1979.

◆ Des mesures pour limiter la consommation 

L’AIE a ainsi proposé dix mesures pour limiter la consommation de pétrole :

1) Réduire les limites de vitesse sur les autoroutes d’au moins 10 km/h (–290 000 barils/jour pour les voitures).

2) Télétravail jusqu’à trois jours par semaine (–500 000 barils/jour).

3) Dimanches sans voiture dans les villes (–380 000 barils/dimanche).

4) Réduire le prix des transports publics et encourager la marche et le vélo pour les parcours courts (–330 000 barils/jour).

5) Circulation alternée des voitures particulières dans les grandes villes (–210 000 barils/jour).

6) Favoriser le recours à l’autopartage (–470 000 barils/jour).

7) Promouvoir une conduite efficace pour les camions et la livraison de marchandises (–320 000 barils/jour).

8) Substituer autant que possible des trains à grande vitesse et de nuit aux voyages en avion (–40 000 barils/jour).

9) Éviter les voyages d’affaires en avion en utilisant d’autres options (–260 000 barils/jour).

10) Renforcer l’adoption de véhicules électriques ou plus efficaces (–100 000 barils/jour).

Les stocks de années à venir risquent d’être sombres pour l’économie mondialisée et pour le pouvoir d’achat des ménages, mais voyons le point positif, la transition écologique, qui est nécessaire, va s’imposer au monde.

Image principale par Matryx de Pixabay

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