Santé

Vaccination dans les collèges : bientôt les méningocoques, en plus des papillomavirus

Selon les chiffres publiés par Santé publique France, la campagne de vaccination contre les papillomavirus (HPV) dans les collèges, qui a débuté en octobre 2023, a eu de bons résultats. Surfant sur la vague de ce « succès », le gouvernement a décidé d’y ajouter, dès la rentrée scolaire 2025, la vaccination contre les méningocoques A, C, W et Y. Quand on aime, on ne compte pas…

◆ Une campagne de vaccination anti-HPV réussie

D’après le bilan publié par Santé publique France le 23 janvier dernier, la campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus (HPV), menée depuis octobre 2023 dans les collèges, auprès des élèves de 5e, est une réussite.

Près de 192 000 adolescents en ont bénéficié (106 346 en 2023-2024 et 85 470 en 2024-2025), ce qui a permis d’augmenter significativement la couverture vaccinale contre les HPV au sein de cette population. Une « progression de plus de 20 points » a été globalement observée à l’issue des deux périodes de déploiement.

◆ Un objectif de 80 % de couverture vaccinale d’ici à 2030

« Cette campagne a permis de se rapprocher de l’objectif de couverture vaccinale du programme de vaccination fixé à 60 % à l’horizon 2023 », se félicite l’agence, qui souligne également « l’importance de reconduire ces campagnes en milieu scolaire jusqu’à atteindre l’objectif de 80 % à l’horizon 2030, dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 ».

Autant dire que la vaccination de masse en milieu scolaire n’est pas près de s’arrêter, malgré la demande insistante de plusieurs associations et collectifs de soignants, parents, victimes d’accidents vaccinaux et citoyens (Les Collectifs Unis) pour qu’il y soit mis un terme, « en raison des conditions inadaptées pour la santé et la sécurité des enfants et adolescents ».

◆ Élargissement à la vaccination contre les méningocoques

Loin de cesser, les campagnes de vaccination auprès des élèves de 5e vont au contraire s’intensifier, ou plutôt s’enrichir d’un second vaccin. L’article 65 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, promulguée le 28 février dernier, modifie en effet le Code de la Sécurité sociale à deux endroits (articles L.160-14 et L.162-38-1), afin qu’à la campagne nationale de vaccination contre les infections à papillomavirus humains organisée dans les établissements scolaires s’ajoute, à partir de la rentrée scolaire de septembre 2025, la vaccination contre « les infections invasives à méningocoques ».

Cette vaccination vaudra en réalité pour quatre, puisqu’elle utilisera un cocktail tétravalent contre les méningocoques A, C, W et Y, comme l’indique un communiqué de Yannick Neuder, ministre délégué en charge de la Santé et de l’Accès aux soins, publié le 24 avril dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la méningite.

◆ Le suivi des recommandations de la HAS

Le nouveau ministre (en poste depuis six mois, mais poursuivant la politique vaccinale de tous ses prédécesseurs) s’appuie sur le dernier bulletin épidémiologique publié par Santé publique France, le 24 avril dernier, pour justifier ces nouvelles vaccinations, alors que la décision a été prise bien en amont.

Il y a plus d’un an, dans un document de stratégie vaccinale contre les infections invasives à méningocoques daté du 7 mars 2024, la Haute Autorité de santé (HAS) recommandait déjà « la vaccination tétravalente chez tous les adolescents selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans, indépendamment de leur statut vaccinal » (p. 120).

◆ Une soi-disant explosion des cas de méningites

Ce document de la HAS avait déjà conduit à l’élargissement des obligations vaccinales pour les tout-petits qui, depuis le 1er janvier 2025, doivent désormais, pour entrer en collectivité, être vaccinés contre les méningocoques A, B, W et Y, en plus de la vaccination contre les méningocoques de sérogroupe C obligatoire depuis 2018.

Pour justifier cette nouvelle stratégie vaccinale, l’argument de la HAS, repris par l’actuel ministre de la Santé, est l’explosion des cas d’infections invasives à méningocoque (méningites) déclarés depuis 2022. Sauf qu’en regardant le graphique publié par Santé publique France, on constate que cette recrudescence intervient surtout après un creux exceptionnel enregistré en 2020 et 2021. Les chiffres de 2023-2024 ont juste tendance à revenir au niveau habituel des années précédant le Covid. Faut-il vraiment s’en alarmer ?

◆ Une campagne de vaccination « combinée »

Enfin, le ministre de la Santé parle, dans son communiqué, de « campagne nationale de vaccination au collège […] combinée à celle contre les papillomavirus ». Le Journal international de médecine cite, de son côté, l’exposé des motifs de l’amendement du gouvernement ayant permis d’introduire la vaccination contre les méningocoques en milieu scolaire dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Il y est indiqué qu’il s’agira d’une « campagne combinée HPV-méningocoques », car la « co-administration » des vaccins est possible.

Que signifie exactement cette notion de « campagne combinée » ? Les parents pourront-ils choisir de ne faire faire qu’un seul des deux vaccins à leur enfant ou la proposition du gouvernement englobera-t-elle les deux d’office ? Cette seconde hypothèse semble peu probable, mais l’élément de langage, s’ajoutant au fait que la vaccination en milieu scolaire est logistiquement plus simple pour les parents (pas de rendez-vous à prendre chez un médecin en cabinet, pas de vaccin à acheter en pharmacie), servira sans doute de forte incitation à faire les deux en même temps. Judicieux…

Article par Alexandra Joutel

⇒ Lire notre article « Gardasil, le scandale continue ! » paru dans le Nexus n° 145 (mars-avril 2023) :

⇒ Lire également les articles de notre dossier du Nexus n° 118 (sept.-oct. 2018) sur le Gardasil disponibles en accès libre :

Par Senta Depuydt Vaccin Gardasil : notre dossier papier de 2018 en accès libre !

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