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Vaccination des enfants contre la Covid avec des doses pour adultes : une sénatrice exige des réponses

En 2021, plusieurs milliers d’enfants de 0 à 12 ans ont été vaccinés hors autorisation contre la Covid-19 avec le Comirnaty dosé pour adultes de Pfizer. La sénatrice Laurence Muller-Bronn a demandé des éclaircissements à ce sujet.

 

Lors de l’audition publique de l’OPECST sur les effets secondaires des vaccins anti-Covid du 24 mai 2022, et le 21 juillet au Sénat, Mme Muller-Bronn a posé des questions que peu de représentants des Français osent poser. Malheureusement, jusqu’à présent, elle n’a pas obtenu de réponses précises.

 

◆ Une sénatrice qui se préoccupe de notre santé

Le 20 juillet, dans l’enceinte du Sénat, Mme Muller-Bronn intervenait et évoquait un des articles de ce qui allait devenir la loi n° 2022-1089 du 30 juillet 2022 mettant fin aux régimes d’exception créés pour lutter contre l’épidémie liée à la Covid-19, qui « demande au gouvernement une évaluation du cadre juridique en vigueur pour lutter contre les pandémies sans avoir recours à un régime d’exception ».

Elle évoque « l’absence totale de transparence sur les expertises qui ont défini la stratégie de vaccination, l’opacité continue sur le sujet des effets indésirables » de ces deux dernières années.

Elle souligne que « 25 % des effets indésirables graves sont confirmés par l’ANSM, ce qui est beaucoup plus que tout autre traitement ou vaccin » qui auraient et aurait dû conduire en temps normal selon elle à « la suspension de la prescription ou la vente de tels traitements ».

 

 

… et en particulier celle des enfants

Elle poursuit en mettant le curseur sur la vaccination en 2021 « de 22 490 enfants de 0 à 12 ans et notamment de 4 512 enfants de 0 à 4 ans, hors autorisation et avec des doses adultes ». L’ANSM, qu’elle a contactée, lui a répondu qu’elle réceptionnait « tous les signaux envoyés sans distinction d’âge ou de situation et que toute déclaration est suivie ».

Réponse qui laisse perplexe Mme Muller-Bronn et qui l’a incitée à reposer des questions qu’elle avait déjà mises sur la table à l’audition de l’OPECST sur les effets secondaires le 24 mai 2022, ainsi qu’à Cédric Villani le 15 juin alors qu’il était encore président de l’OPECST : « Tout effet secondaire a-t-il été déclaré ? Comment cette cohorte d’enfants est-elle suivie ? Fait-elle l’objet d’un suivi spécifique ? Et pourquoi ce régime d’exception sur cette cohorte ? »

👉 Lire notre article :

◆ Des données de Santé publique France

Nous avons contacté Mme Muller-Bronn pour lui demander où elle avait trouvé ces chiffres concernant les enfants. Elle nous a renvoyés vers un article du Monde datant du 23 novembre 2021 indiquant les données de Santé publique France.

Quand on le regarde d’un peu plus près, les tableaux intégrés indiquent que bien qu’à la date du 18 novembre 2021, alors que l’autorisation de vacciner les enfants de 5 à 11 ans n’avait pas encore été donnée (elle l’a été le 15 décembre suivant), les enfants de 0 à 4 ans n’étaient pas habilités à recevoir le vaccin, comme c’est toujours le cas aujourd’hui, et que les doses pédiatriques n’étaient pas en circulation, 22 591 enfants de moins de 12 ans avaient pourtant reçu le Comirnaty de Pfizer.

Parmi eux : 17 978 enfants de 5 à 11 ans, dont 14 764 avec deux doses, et 44 avec une dose de rappel. Et 4 512 enfants de 0 à 4 ans, dont 2 435 injectés deux fois, et 66 avec un rappel.

 

  

 

◆ Des bénéfices réels ou imaginaires ?

Sans donner le nombre d’enfants concernés, car il est impossible à trouver, Le Monde explique une partie de ces vaccinations sans autorisation ainsi : « Faute d’une autorisation pour vacciner les moins de 12 ans, certains pédiatres ont pris la responsabilité, après concertation avec les parents, d’immuniser leurs jeunes patients les plus susceptibles de contracter une forme grave de la maladie. […] “dans le cas de porteurs de maladies chroniques, le débat sur la balance bénéfices-risques chez l’enfant ne tient plus, puisque le bénéfice est largement supérieur aux effets secondaires du vaccin”, explique Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie. Ces enfants ont été vaccinés sans hésitation.
Les sociétés savantes de pédiatrie se sont concertées pour identifier les patients à protéger en priorité. Parmi eux, des enfants souffrant de pathologies sous-jacentes très sévères, des déficits immunitaires primitifs, mais aussi des transplantés comme les greffés cardiaques, ou encore des patients en dialyse.»

Il serait intéressant de savoir sur quelles données se sont basées Mme Gras-Le Guen et les sociétés savantes pour aboutir à de telles conclusions. Si tous les enfants injectés avaient été suivis de manière spécifique, peut-être aurait-on pu l’approuver ou réfuter leurs propos. Mais tel n’a pas été le cas…

◆ Encore des questions…

En plus des questions très pertinentes de Mme Muller-Bronn sur le suivi des enfants vaccinés, l’analyse de ces données nous pousse à penser qu’à la date du 15 décembre 2021, jour de l’autorisation des vaccins pour les 5-11 ans, les enfants injectés de moins de 12 ans étaient encore plus nombreux le 18 novembre 2022, où ils étaient 22 591.

Nous nous demandons combien d’enfants de 0 à 4 ans ont été vaccinés de une à trois fois à la date d’aujourd’hui et quelle dosage leur est administré, puisque les doses pour les enfants de 6 mois à 4 ans ne sont pas commercialisées.

Pfizer a affirmé le 23 mai 2022 que son vaccin était « sûr et efficace pour les enfants âgés de six mois à cinq ans avec l’injection de trois doses » administrées à raison de 3 microgrammes chacune, soit un dosage dix fois moins élevé que celui utilisé pour les adultes et adolescents. Pour les enfants de 5 à 11 ans, l’ANSM recommande 10 mg, aux 12-17 ans et aux adultes, 30 mg.

Pourquoi ces enfants vaccinés hors autorisation ne sont-ils pas suivis de manière spécifique ? Avec quelle posologie et décidée par qui les enfants de moins de 12 ans ont-ils été vaccinés avant le 15 décembre 2021 ? Quel dosage est utilisé actuellement pour les enfants âgés de 0 à 4 ans, toujours sans autorisation ? Est-il plus facile pour les médecins, et même encouragé, de prescrire à des enfants des vaccins non autorisés que des traitements anciens et peu onéreux décrits officiellement comme inefficaces, voire dangereux ?

Le peu d’éléments de réponse qu’elle a reçus jusqu’à ce jour laisse Mme Muller-Bronn sur sa faim : « Je poursuis les investigations nécessaires pour obtenir des réponses claires et transparentes », nous a-t-elle déclaré le 4 août 2022.

 

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