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Vaccins Covid à ARNm : le risque de saignements menstruels abondants enfin confirmé par une étude, mais quid des incidences sur la fertilité ?

Deux ans et demi après les premiers signalements, une étude publiée le 24 janvier dernier par Epi-Phare confirme enfin l’existence d’un sur-risque de saignements anormalement abondants chez les femmes vaccinées contre la Covid. Mais quid des autres troubles gynécologiques constatés et des conséquences de ces effets indésirables sur la fertilité ? Les consultations hospitalières pour cause d’infertilité ont pourtant explosé ces deux dernières années, selon les chiffres de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH).

+ 20 % de risque de saignements abondants

Ce n’est pas trop tôt, aurait-on envie de dire. Le 24 janvier dernier, Epi-Phare a publié une étude de pharmaco-épidémiologie confirmant les risques de saignements menstruels anormalement abondants suite à la vaccination anti-Covid. Epi-Phare est un groupement d’intérêt scientifique fondé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Son étude s’appuie sur les données d’hospitalisation enregistrées entre le 12 mai 2021 et le 31 août 2022 en lien avec ces troubles menstruels.

« À partir des données de l’ensemble des femmes de 15-50 ans de la population française, cette étude cas-témoins a permis de mettre en évidence un sur-risque de l’ordre de + 20 % de saignements menstruels abondants ayant mené à une prise en charge à l’hôpital dans les 1 à 3 mois suivant l’administration d’un vaccin à ARNm contre le COVID-19 en primovaccination. Il s’agissait principalement de séjours hospitaliers de moins de 24 h n’ayant pas nécessité de transfusion ou de soins intensifs », note le rapport (p. 24), tout en précisant que cette étude étant basée sur les données hospitalières, elle n’englobe pas « les cas moins sévères ou ceux pour lesquels une prise en charge ambulatoire a pu permettre d’éviter une hospitalisation. »

Les auteurs soulignent par ailleurs que « les résultats ne suggèrent pas d’augmentation du risque de saignements menstruels abondants au décours des doses de rappel. »

Des « perturbations temporaires, bénignes », disait Olivier Véran

S’il y a eu hospitalisation, on peut en conclure qu’il ne s’agissait pas juste de troubles bénins et passagers, comme l’ont longtemps affirmé les autorités de santé et le gouvernement, alors que de nombreuses femmes se plaignaient de problèmes gynécologiques divers et variés suite à leur vaccination.

On se souvient encore de ce que disait Olivier Véran, alors ministre des Solidarités et de la Santé, au micro de France Inter le 29 septembre 2021 : « L’Agence nationale de sécurité du médicament a enregistré un certain nombre de remontées s’agissant de perturbations temporaires, bénignes, ça ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas être mal vécues, mais ça veut dire qu’il n’y a pas de gravité et rien de définitif, qui peuvent porter sur les troubles menstruels des femmes qui ont des vaccinations avec des rappels de vaccination. »

De nombreux autres troubles non étudiés

Face à cette volonté gouvernementale de minimiser le problème, naissait, trois mois plus tard, le collectif Où est mon cycle ?, qui a aussitôt recueilli des centaines de témoignages de femmes souffrant de troubles menstruels parfois graves. Le collectif, qui s’est battu pour faire reconnaître ces effets indésirables auprès des autorités de santé, dit avoir reçu plus de 4 500 témoignages depuis sa création en janvier 2022. « Ces effets indésirables sont parfois des aménorrhées (plus du tout de règles), parfois des hyperménorrhées ou ménorragies (des règles anormalement abondantes et prolongées), y compris chez les femmes ménopausées. Certaines femmes souffrent du syndrome des ovaires polykystiques (connue pour être la principale cause d’infertilité), d’autres ont dû subir une hystérectomie (ablation de tout ou partie de l’utérus). »

Devant la variété des symptômes déclarés, on ne peut que regretter qu’Epi-Phare, qui a accès à l’ensemble des données du Système national des données de santé (SNDS), n’ait pas été en mesure, au bout de deux ans et demi, d’étudier tous les problèmes gynécologiques liés à la vaccination anti-Covid, mais seulement les saignements menstruels anormalement abondants.

Quelle incidence sur la fertilité ?

Pour ce qui est de l’incidence de ces problèmes menstruels sur la fertilité, il faudra sans doute attendre encore longtemps avant qu’une étude soit effectuée. « L’ANSM nous dit que ce sont des troubles qui sont transitoires, temporaires, et qui n’affectent en aucun cas la fertilité », ajoutait Olivier Véran dans l’émission de France Inter citée plus haut. On se demande comment, à l’époque, il était possible de l’affirmer de façon aussi définitive, alors que ces troubles commençaient à peine à apparaître. Mais ceux-ci étant considérés comme « transitoires », « temporaires » et « bénins », c’était une question de logique plus que de réalité clinique observée.

+ 300 % d’hospitalisations pour recherches de causes d’infertilité depuis 2020

Deux ans et demi plus tard, la France enregistre pourtant une chute prodigieuse du nombre de ses naissances, comme nous l’avons rapporté dans un article précédent, ce qui pose la question des éventuels problèmes de fertilité dus à la vaccination. Sans attendre qu’Epi-Phare se penche peut-être un jour sur le sujet, un certain Marco Nius, qui se dit ingénieur en génétique microbienne, a publié dans un tweet du 25 janvier 2024 le graphique des « hospitalisations pour recherches de causes d’infertilité en France » trouvé via l’application du site ScanSanté, la plateforme de restitution des données des établissements de santé de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH).

Le résultat est assez interpellant, puisqu’on y voit qu’entre 2020 et 2023, le nombre d’hospitalisations pour ce type de problème est passé d’environ 800 à 3 200 (chiffre provisoire pour 2023), soit une augmentation de + 300 % ! Libre à chacun d’en conclure ce qu’il veut.

Article par Alexandra Joutel

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