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Pour une députée ex-LREM, la « machine ne fonctionne plus »

Mardi 3 mai, la députée Annie Chapelier, ancien membre de la majorité présidentielle LREM, était l’invitée de France Inter. L’occasion pour elle d’expliquer l’impuissance des parlementaires face aux ministères, aux lobbys et aux think tanks.

 

Pour la députée du Gard, qui a annoncé qu’elle ne souhaitait pas être candidate à sa réélection, la « machine [démocratique] ne fonctionne plus ». 

LREM, un mouvement comme les autres ?

En janvier 2020, Annie Chapelier, députée du Gard, quitte La République en marche (LREM), dénonçant « un mouvement hors sol, indifférent aux territoires » où « des apparatchiks, petits chefs plus ou moins autoproclamés » se veulent supérieurs à « une masse, insignifiante à leurs yeux, à qui on demande une allégeance et une obéissance aveugles », ainsi qu’une inaction face à l’« urgence climatique ». Demeurant un temps dans le groupe parlementaire LREM à l’Assemblée nationale en tant qu’apparentée, elle rallie le groupe Écologie, démocratie et solidarité à sa fondation en mai 2020, avant de rejoindre le groupe Agir ensemble en octobre 2020. Selon la députée, le mouvement LREM devait fonctionner différemment « avec l’intelligence collective, la participation citoyenne », mais le mouvement ressemble à « n’importe quel autre ». Et elle ajoute : « On a mis à la mode des mots comme “disruptif” et “bienveillance”. Où sont passés tous ces termes ? »

 


Une institution déficiente

Dans une interview donnée à France Inter, la députée explique que les lobbys et les think tanks, qui sont « extrêmement écoutés, amènent à choisir la teneur des textes ». Elle poursuit  : « Nous parlementaires, nous ne pouvons pas travailler sur les textes, nous ne pouvons pas modifier les textes, nous ne pouvons pas apporter quelque chose dans les textes. La machine ne fonctionne plus. Nous ne sommes là que pour un décorum, un jeu de rôle ».

Lorsque le journaliste lui demande : « Avez-vous l’impression que les textes ne sont pas écrits par les parlementaires ? » Mme Chapelier répond : « Ils ne sont jamais écrits par les parlementaires […] ils sont écrits par les ministères, qui eux-mêmes les délèguent à leurs cabinets ministériels, qui eux-mêmes les font travailler par les cabinets de conseil » La ligne à suivre est « surtout, ne changeons rien ou très peu pour donner l’illusion que nous changeons ». « Sur les sujets majeurs […] les modifications sont toujours à la marge, quasiment du maquillage. »

Lorsque ceux qui nous gouvernent n’ont plus de garde-fou, peut-on encore parler de démocratie ? Et notre pays est-il encore gouverné par nos représentants ? Ou par de grandes entreprises privées ?

 

Image principale par Ericnlequist sur Pixabay

 

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