Des activistes de l’organisation Scientist Rebellion accusent le groupe Bayer de la sixième extinction de masse, et ils veulent que cela se sache.

◆ L’action face à l’inaction

Devant le siège du groupe allemand Bayer, des scientifiques ont collé sur les vitres du bâtiment des articles scientifiques documentant la perte de biodiversité engendrée par l’agriculture industrielle. Habillés de blouses blanches et assis en tailleur devant les portes, ils ont bloqué les accès de l’immeuble. Sur son fil Twitter, le collectif Scientist Rebellion explique que, par cette action, les membres souhaitent dénoncer le rôle du géant de l’agrochimie dans la sixième extinction de masse. « Chaque jour, nous perdons jusqu’à 150 espèces, à jamais ! L’un des principaux facteurs de cette extinction massive est l’agriculture industrielle et les pesticides qu’elle utilise. Des écosystèmes fonctionnels sont à la base de notre capacité à produire durablement de la nourriture pour tous, et non des entreprises qui paient des milliards de dollars comme Bayer », expliquent-ils.

◆ Bayer-Monsanto, le profit avant la vie

En 2018, l’allemand Bayer a racheté l’entreprise américaine Monsanto, et son très controversé glyphosate, composant du Roundup. Avec ce rachat, Bayer fait désormais face à plus de 18 000 plaintes aux États-Unis à cause du désherbant de Monsanto, qui s’avérerait responsable de nombreux cancers. Bayer doit également faire face aux accusations portant sur la responsabilité de ses produits néonicotinoïdes sur le déclin des oiseaux dans les campagnes, la mort de nombreuses abeilles et d’autres insectes.

« Bayer accepte la destruction de l’écosystème pour le profit. En 2022, alors que les écosystèmes et le climat, les deux faces d’une même pièce, se désagrègent, des entreprises comme celle-ci sont responsables de souffrances humaines impensables. » Scientist Rebellion

◆ Scientist Rebellion tire l’alarme

Inspiré du groupe Extinction Rebellion, ce collectif a voulu mettre en avant la voix de scientifiques du monde entier, parfois plus écoutée que de simples citoyens. « Nous sommes des scientifiques et des universitaires qui pensent que nous devons exposer la réalité et la gravité de l’urgence climatique et écologique en nous engageant dans une désobéissance civile non violente », expliquent-ils sur leur site. « Si les personnes les mieux placées pour comprendre ne se comportent pas comme s’il s’agissait d’une urgence, nous ne pouvons pas attendre du public qu’il en fasse autant. »

Aux critiques sur leur position « alarmiste » que certains trouvent préjudiciable, ils répondent : « Nous sommes terrifiés par ce que nous voyons. » Et « être informé, c’est être alarmé ».

Image principale par Scientist Rebellion

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