Entretien

Quand l’hypnose devient passerelle entre les mondes ? Entretien avec Laurent Zafosnik


Hypnothérapeute formé à l’hypnose ericksonienne, Laurent Zafosnik exerce dans le Var. Au fil du temps, il s’est tourné vers l’hypnose spirituelle : exploration des vies antérieures, entre-deux-vies ou encore libération d’âmes. Une approche inspirée de la méthode d’Edith Fiore, encore singulière en France, qui invite à élargir notre regard sur ce qui pourrait se jouer en nous… ou autour de nous. Il a répondu aux questions de Nexus.

 

Nexus : Pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?

Laurent Zafosnik : Bonjour, je suis hypnothérapeute et formateur dans le Var à Toulon et à Draguignan.

Quel(s) type(s) d’hypnose pratiquez-vous et depuis quand ?

J’ai une formation de praticien en hypnose ericksonienne et je me suis spécialisé en hypnose spirituelle. J’exerce ce métier depuis 6 ans.

Où vous êtes-vous formé ?

J’ai eu mon diplôme de praticien en hypnose ericksonienne en 2019 auprès d’HypnoSup à Paris, puis je me suis autoformé à l’hypnose spirituelle (j’ai suivi une formation e-learning qui ne m’a rien apporté, c’est pourquoi je ne donnerai pas le nom de l’institut).

Pouvez-vous nous expliquer simplement ce qu’est l’hypnose de manière générique et en quoi elle consiste ?

Pour ma part, il s’agit d’hypnose thérapeutique qui consiste à trouver l’origine d’un trouble (bien souvent dans le passé de la personne), d’installer un climat de confiance puis d’amener la personne dans un profond état de conscience modifié (au bord du sommeil). Dans cette profonde relaxation, nous mettons le conscient (critique et analytique) de côté pour accéder à l’inconscient, notre vrai nous, qui prendra les suggestions de changements.

Peut-on pratiquer l’hypnose avec tous types de personnes ou y a-t-il des contre-indications ?

L’hypnose de spectacle ne fonctionne que sur 10 % de la population, sur des personnes dites ultra-réceptives. L’hypnose thérapeutique, assimilée à une profonde relaxation, fonctionne en théorie sur tout type de personne mais à des degrés différents de profondeur. C’est un peu plus compliqué pour les personnes « hyper-contrôlantes », mais l’hypnose humaniste donne de bons résultats sur ce type de consultant. Il n’y a aucune contre-indication. À part peut-être les « hyper-contrôlants » qui auront du mal à expérimenter l’hypnose spirituelle car une transe très profonde est nécessaire.

Vous pratiquez aussi l’hypnose spirituelle pour aller voir les vies antérieures, découvrir l’entre-deux-vies, ainsi que l’hypnose de libération d’âmes. Pouvez-vous nous dire ce que c’est et la différence entre ces trois pratiques ?

Ces 3 pratiques sont des hypnoses spirituelles. Pour l’exploration de vies antérieures, nous amenons la personne à ouvrir la porte de ses annales akashiques (sorte de grande bibliothèque spirituelle) pour revivre l’une de ses vies passées qui auraient de l’importance et une influence sur sa vie actuelle. Lors de l’exploration « d’entre-deux-vies », nous amenons la personne dans une sorte d’exploration du monde astrale, ou de l’au-delà, afin de rencontrer sa famille d’âmes, ses guides ou des êtres de lumière. Dans cet endroit, bien souvent des conseils et des réponses sont donnés. Pour l’hypnose de libération d’âmes, le principe est de demander à l’inconscient si un esprit serait à l’origine de certains troubles de la personne (physiques ou émotionnels). Une fois l’esprit identifié, nous proposons qu’une personne de l’au-delà vienne chercher l’esprit désincarné. Ensuite, il s’agit de le convaincre que sa vie continue dans le monde spirituel et qu’il doit libérer la personne.

À quel moment en êtes-vous venu à pratiquer l’hypnose spirituelle en lien avec les vies antérieures, l’entre-deux-vies et la libération d’âmes ? Y a-t-il eu un ou plusieurs déclics pour vous former à ce type de pratiques et lequel/lesquels ?

Peu de temps après l’obtention de mon diplôme de praticien, j’ai eu la chance d’expérimenter une exploration de vie antérieure. Ce fut bouleversant. Je me suis rapidement intéressé à l’hypnose spirituelle en me documentant auprès de Michael Newton (psychologue US) et Brian Weiss (psychiatre US). Je me suis autoformé et ai mis rapidement en pratique mes connaissances. Après 5 ans d’expérience d’hypnose spirituelle, le destin a mis sur mon chemin le livre d’Edith Fiore. Ce fut une sorte de révélation qui s’inscrivait dans la continuité évidente de mon parcours et de l’évolution de ma pratique. Tout me parlait dans cette méthode d’hypnose, c’était d’une évidence inexplicable.

Où avez-vous pu vous former pour ce pan-là de votre travail et par qui ?

Je me suis autoformé avec le livre d’Edith Fiore, j’ai mis en pratique son protocole associé à mon expérience en hypnose spirituelle.

Connaissiez-vous avant cet entretien le travail de Carl Wickland, psychiatre qui libérait les âmes avec l’aide de sa femme médium, ou celui d’Anne Deligné qui, elle aussi, pratique l’hypnose et libère les âmes ?

Non, je ne connaissais pas le Dr Carl Wickland, je l’ai découvert avec le lien de votre annonce sur Nexus. Je ne connaissais pas non plus Anne Deligné, avant que vous m’en parliez.


Qu’avez-vous ressenti en découvrant leur travail ?

J’ai eu un choc d’apprendre qu’un psychiatre réalisait des séances de libération d’âmes dès 1890. En découvrant le travail d’Anne Deligné qui forme à l’hypnose de libération en Belgique, ce fut également une surprise de taille, surtout que son approche ressemble beaucoup à la mienne. Du coup, je me sens moins seul et cela me confirme que je suis sur la bonne voie.

Arrive-t-il que des personnes soient perturbées après une séance d’hypnose spirituelle ? De quelle manière, par exemple ? Et proposez-vous un suivi en cas de problème ?

Les personnes qui vivent une séance d’hypnose de libération sont toujours perturbées, car tant que vous ne l’avez pas vécu, vous ne pouvez pas imaginer ce que vous allez vivre. Une fois l’esprit libéré et parti dans le monde spirituel, le consultant ressent un changement physique, comme un vide, bien souvent au milieu de la poitrine. Cette sensation s’estompe rapidement. Mais de nouvelles sensations semblent ensuite apparaître, comme une sensation de renouveau, de nouvelle énergie et de légèreté… Après la séance, la personne est informée bien entendu qu’elle peut me contacter en cas de besoin, mais je n’ai jamais eu de retour négatif jusqu’à présent.

Vous pratiquez l’hypnose pour la libération d’âmes depuis un an. Est-ce que les séances de libération ont toutes été partiellement ou intégralement efficaces ? C’est-à-dire : premièrement, est-ce que le ou les esprits qui parasitaient vos patients ont bien tous voulu quitter le navire pour aller ailleurs ? Deuxièmement, est-ce que les personnes ont ressenti une réelle et durable amélioration dans leur vie, qu’elle soit physique ou psychique ?

Il faut parfois batailler, cela peut être long, car il faut convaincre l’esprit que son intérêt est de continuer sa vie dans l’au-delà. Jusqu’à présent, tous ceux qui se sont présentés sont toujours partis dans le monde spirituel, accompagnés par un proche décédé ou par un être de lumière. Cependant, d’autres esprits désincarnés peuvent se réfugier en vous et créer d’autres troubles.

J’ai eu quelques retours de certains clients quelques mois après m’indiquant qu’ils n’avaient plus d’angoisse, qu’ils dormaient mieux, n’avaient plus de douleurs inexpliquées… Les effets de la libération semblent durables, cependant je n’ai pas de retour de tous mes clients (pas de nouvelles, bonnes nouvelles ?). 

Pouvez-vous nous donner un exemple de ce type de séance qui a été très bénéfique pour une personne ? Le résumé de son déroulé, et le résultat concret et durable ?

Une cliente ne se reconnaissait plus, elle si joyeuse et enjouée était dans une profonde tristesse inexpliquée depuis des années. Elle avait suffisamment d’ouverture d’esprit pour que je lui propose une séance d’hypnose de libération.

L’esprit d’une jeune femme s’est présenté. Elle était morte noyée et serait rentrée dans ma cliente plusieurs années auparavant lorsque celle-ci subissait une rupture douloureuse. L’entité aurait été attirée par ce mal-être de ma cliente. Alimentant ainsi continuellement un sentiment de mélancolie et de profonde tristesse. Une fois la libération d’âme réalisée, j’ai eu quelquefois l’occasion de revoir cette cliente pour des séances d’hypnose thérapeutique plus conventionnelles. Elle était transformée, pétillante, enjouée, positive. Elle avait le sentiment d’être redevenue elle-même.

Est-ce qu’il est déjà arrivé qu’une séance « aggrave » le cas d’une personne, ou que cela ne lui fasse rien du tout ?

Non, il n’y a jamais eu de complications négatives après une séance. Cela a toujours des effets positifs sur la personne.

Est-ce qu’il est déjà arrivé que cela soit difficile de « convaincre » un esprit de s’en aller et pouvez-vous nous raconter comment cela s’est passé ?

Oui, une fois, l’esprit d’un homme ne voulait pas partir, il affirmait qu’il s’agissait de son corps et qu’il se fichait de la personne qui « l’hébergeait ». Cela faisait peut-être plus de 30 ans qu’il était là (il n’a pas pu ou voulu le préciser). Sa sœur est venue le chercher de l’au-delà, mais il avait peur de quitter ce « petit nid douillet » qu’était ma cliente. J’ai dû être un peu ferme dans mon discours pour lui demander de partir mais, au moment du départ, sa sœur est passée par la lumière (pour rejoindre le monde spirituel) mais pas lui. J’ai alors mis plus d’amour et de compréhension dans mon discours afin de le convaincre en douceur. J’ai demandé qu’une autre personne vienne le chercher et un être de lumière s’est semble-t-il présenté. Et tout en douceur, lentement et calmement, je l’ai « accompagné » vers la porte de lumière et l’ai invité à la franchir pour passer dans l’au-delà et continuer sa vie. C’était éprouvant mais surtout un moment émouvant, car cet esprit a demandé pardon à ma cliente avant de partir.

Est-ce que vous avez déjà ressenti qu’un esprit voulait aller sur vous après avoir quitté le patient ? Avez-vous des manières de vous protéger contre cela ?

Non, je n’ai jamais ressenti qu’un esprit voulait intégrer mon corps. En fait, le dialogue avec l’esprit est important, car je lui fais comprendre que sa vie doit continuer dans le monde spirituel et qu’il va récupérer un nouveau corps jeune, beau et en bonne santé. Ainsi ils passent tous de l’autre côté sans chercher à se réfugier ailleurs dans un autre corps.

Pensez-vous que ce sont des entités maléfiques ? Ou des « démons », comme certains les appellent ?

Un démon est un archétype alimenté par les religions depuis des milliers d’années. Un homme négatif de son vivant le sera tout autant en tant qu’esprit tant qu’il ne sera pas dans le monde spirituel où un « nettoyage » de sa personnalité terrestre sera effectué. Certains esprits, si vous leur en laissez l’occasion, se présenteront en tant que démons afin de vous faire peur. Personnellement, ayant banni tout aspect religieux dans mes séances, l’esprit sait que je ne donne aucun pouvoir à cette croyance. Pour moi, il s’agit clairement d’un esprit désincarné qui a besoin d’être compris, qui a besoin d’aide et d’amour.

Pouvez-vous dire aujourd’hui que vous êtes certain que ce sont bien des esprits qui quittent vos clients au moment de la libération d’âmes ?

Je ne peux rien affirmer, je ne sais pas si ce que vivent mes clients est vrai. Certaines personnes affirment qu’il s’agirait en fait d’une partie de la personnalité de la personne qui se manifesterait et non un esprit. Cette hypothèse pour moi ne tient pas, car par exemple la personne qui vient chercher l’esprit désincarné, depuis le monde spirituel, est toujours différente. Cela peut être un parent, un frère, une sœur, une femme, un mari, un ami, un être de lumière… De plus, chaque esprit identifié a une histoire bien à lui, un passé et une identité qui lui sont propres.

Les voyez-vous ou les sentez-vous ?

Je ne vois rien et je ne ressens rien. Je me fie à ce que me dit le client durant la séance.

Est-ce que cet aspect spirituel de votre travail est répandu autour de vous et facilement compris et accepté ?

Non, ce n’est pas répandu, du moins en France. Suite à la diffusion de mes vidéos sur YouTube et sur mes réseaux sociaux, de nombreuses personnes souhaitaient savoir si des praticiens réalisaient ce type d’hypnose de libération dans leur région. Je n’ai pas connaissance de praticiens ailleurs en France utilisant la méthode d’Edith Fiore. S’ils existent et qu’ils lisent cet article, je serai ravi d’échanger avec eux sur nos pratiques. J’ai été agréablement surpris du très bon accueil de mes vidéos d’hypnose de libération. Cela surprend, interpelle mais ne laisse pas indifférent. Quelques personnes ont tout de même du mal à intégrer le concept, car cela ne colle pas avec leur croyance religieuse ou avec leur connaissance du spirituel. Mais cela reste une minorité. C’est donc assez surprenant mais cette forme d’hypnose est plutôt bien accueillie.

Si on met toutes les hypothèses en face de nous, est-il toujours facile de faire la part des choses face à un patient et de trouver quelle est la source de ses problèmes ? Comment savoir si c’est une vie antérieure que la personne revit, un souvenir de cette vie-ci qui était inconscient, les souvenirs d’un esprit qui la parasiterait ou le fruit de son imagination ? Et finalement, faire le distinguo a-t-il beaucoup d’importance ?

Avant tout, je suis hypnothérapeute, donc je cherche dans un premier temps l’origine d’un trouble dans le passé de la personne, avant d’envisager l’exploration d’une vie antérieure ou d’évoquer la présence d’un esprit.

Par expérience, je sais que lors d’une exploration de vie antérieure, ce que re-vit la personne a toujours un intérêt pour son évolution et pour la compréhension de sa vie actuelle. Cependant, avant de reprendre le travail d’Edith Fiore sur les esprits possessifs, je ne comprenais pas pourquoi parfois la personne vivait une scène qui n’avait aucun intérêt. Maintenant, je pense qu’effectivement, il peut arriver, rarement, mais cela peut arriver qu’une scène soit issue d’une vie antérieure d’un esprit « parasite/possessif ».

Est-ce l’imagination de la personne ? Je ne pense pas car les émotions et les sensations sont bien réelles. Ce que vit la personne est tellement intense que l’on peut croire qu’elle vit réellement une exploration d’une vie antérieure ou qu’elle voit, ressent et entend réellement un esprit à l’intérieur de sa tête et de son corps.

L’important n’est pas de savoir si tout ceci est réel… mais que ça marche.

Aimeriez-vous pouvoir travailler main dans la main avec le milieu psy institutionnel et pourquoi ?

J’aimerais effectivement pouvoir travailler sérieusement avec des psychologues ou des psychiatres afin d’étudier la possibilité que certaines maladies mentales soient dues à la présence d’esprits possessifs. Ou encore réaliser une étude sérieuse sur des patients souffrant de douleurs inexpliquées… En Angleterre, aux États-Unis et en Belgique, il semblerait que le milieu psy soit moins frileux sur le sujet. En France, il y a une sorte de malhonnêteté intellectuelle du corps médical et scientifique qui ne veut pas entendre parler de ce qui ne figure pas dans leurs livres et donc dans leurs schémas de pensée.

Pensez-vous que les médicaments en cas de troubles psychiques/psychiatriques soient à bannir ?

Non, les médicaments ne sont pas à bannir, je pense qu’ils sont utiles mais il serait intéressant d’avoir une alternative dans certains cas.

Voulez-vous ajouter quelque chose ?

Je tiens à préciser que je ne pratique pas l’hypnose de libération à distance, en visio. Mes séances de ce type sont uniquement en présentiel. Et j’invite les personnes à ne pas réaliser ce type d’hypnose apparenté ou similaire à distance. La présence du praticien à vos côtés est pour moi indispensable.

Si vous cherchez dans votre région un praticien, demandez-lui s’il pratique la méthode d’Edith Fiore. Aussi, il est important d’avoir un premier avis médical en cas de trouble physique et de consulter un thérapeute en cas de trouble émotionnel, avant d’envisager la présence d’un esprit.

Propos recueillis par Estelle Brattesani

 

⇒ Pour découvrir le travail de Laurent Zafosnik : 

→ Son site internet / Chaîne YouTube / Compte TikTok / Compte Instagram 

→ Lire son article de blog sur les Esprits possessifs

⇒ Lire notre dossier « Le printemps de la médecine intégrative » dans notre n° 158 (mai-juin 2025) : 

⇒ Lire notre dossier « Sorties hors du corps : une voie d’émancipation »  du Nexus n° 158 (mai-juin 2025) :

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