Des volontaires de toute la France au secours d’agriculteurs en détresse ! Autonomie alimentaire

Des volontaires de toute la France au secours d’agriculteurs en détresse !

Du 22 au 29 octobre 2023, à l’occasion du troisième Chantier Écologique Massif de France (CEM) organisé par l’association Etika Mondo, 100 volontaires viendront se retrousser les manches et aider des agriculteurs en détresse de la commune du Vigan, dans le Gard, et contribueront ainsi à la sécurité alimentaire locale.

◆ De la ténacité incarnée

De l’eau a coulé sous les ponts pour Etika Mondo depuis notre premier article en juin 2020. À l’époque, l’association visait à organiser de vastes chantiers agroécologiques participatifs et bénévoles. Boris, cofondateur de l’association, nous explique : « Nous avons réalisé le premier gros chantier chez nous pour tester la mobilisation et la logistique, car si on devait se planter, il valait mieux que ce soit chez nous. » Environ 70 personnes s’étaient déplacées. Puis, pour la deuxième édition, ce fut au tour de Cindy et Christophe, producteurs d’oignons doux des Cévennes et maraîchers, et d’Aylic, chevrier, d’être aidés par une armée de volontaires. « Les CEM à proprement parler ont commencé en 2020 mais l’esprit CEM a démarré avant, en 2019. » En effet, avant les gros chantiers, des mini-CEM ont eu lieu à Saint-Yon, à Lyon, au Mazonric et dans les Cévennes.

◆ Des résultats concrets

Pour Cindy et Christophe, le CEM a été une bouffée d’oxygène. L’épisode cévenol du 19 septembre 2020 avait dégradé une grande partie de la clôture qui protégeait leurs champs. Profitant de l’opportunité, les sangliers saccageaient régulièrement leurs cultures : « Avec mon compagnon, nous travaillons 7 jours sur 7 de 8 h à 22 h. On perdait de l’argent et on ne pouvait plus payer nos saisonniers », confie Cindy. À cette situation s’est ajouté le gel sur les pommes deux printemps de suite. Le couple était au bord de la faillite. Après le passage de « cemeurs », Cindy rayonne : « Il n’y a plus de ronces sur l’exploitation, on a un grillage tout neuf et ils ont construit un mur qui guide l’eau vers l’extérieur des terres. Ils ont travaillé dans la boue et ils sont tous extraordinaires. »

Dès l’année suivante, la ferme a affiché une augmentation de 22 % de son chiffre d’affaires, et l’année suivante, 25 %.

Aylic a quant à lui pu voir 400 piquets façonnés à partir de bois de châtaigniers plantés sur ses 7 hectares. Y sera ajouté bientôt du fil électrique pour finaliser le parc de ses chèvres dès que les finances le permettront, en mars prochain a priori.

Une nouvelle forme de CEM en 2023

Pour cette troisième édition, ce ne sont pas moins de 7 fermes qui vont être aidées sur une semaine. « Chaque année, on fait évoluer le projet et on se donne un nouveau défi. En 2023, nous allons essayer l’itinérance locale, avec une ferme à aider par jour. Nous déplacerons l’infirmerie et le restaurant et rentrerons le soir dans notre base. » Du défrichage, des murs à monter, des milliers de plants d’agrumes à désherber, des clôtures à refaire, les actions à mener ne vont pas manquer. Selon Boris, déjà plus de 80 personnes se sont inscrites et il est fort possible qu’Etika Mondo ait à refuser du monde. Mais inscrivez-vous tout de même, vous serez sur liste d’attente et contactés en cas de désistement, mais aussi en priorité pour les prochains CEM.

Une implication qui a du sens

Si vous avez envie d’une thalasso, ne participez pas à un CEM. Un chantier demande à être vaillant plusieurs heures par jour, quelles que soient les conditions climatiques. Pas de rémunération à la clé, mais plutôt un investissement de votre part, qu’il soit en temps ou matériel. Pour pouvoir participer, vous devrez adhérer à l’association, contribuer aux frais de nourriture, régler votre transport et louer toile de tente et matelas si vous n’en avez pas. C’est ce qui s’appelle donner de sa personne pour une cause qui nous semble juste. Mais que le manque d’argent ne soit pas un frein : si la bonne volonté est là, il existe des places solidaires. « On s’implique pour un projet qui n’est pas rentable, mais faisons-le. Si t’as envie de le faire et que t’as pas de sous, dis-le, et on s’arrangera. » Cela peut vraiment en valoir le coup. Une jeune cemeuse qui a participé aux deux premiers chantiers a témoigné qu’un CEM lui redonnait « foi en l’humanité ».

Le projet pour 2024 et au-delà si cela se déroule bien en 2023 ? On sent la voix de Boris pétiller au téléphone alors qu’on lui pose la question : « Organiser “le mois du CEM” et partir en itinérance plus loin et sur un mois, avec des caravanes qui aillent de ferme en ferme. » On sent bien à l’énergie qu’il dégage que rien ne pourra arrêter ce faiseur et ses alliés sans qui il ne pourrait pas avancer. Pour cette équipe agissante, le temps des palabres est révolu : « Il faut passer à l’action. Allons-y. »

Article par Estelle Brattesani

 

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