Le Sénat organisait une table ronde avec des épidémiologistes et des infectiologues sur le thème « Le variant Omicron, et après ? ». L’occasion pour le Pr Éric Caumes de donner un cours d’histoire et de critiquer le pass vaccinal.

◆ La grippe russe, une épidémie oubliée mais instructive

Lors de son tour de table, Éric Caumes, infectiologue et professeur de l’Hôtel-Dieu (Paris), s’appuie sur un précédent : l’épidémie du coronavirus OC43, plus connu sous le nom de « grippe russe », qui a débuté à l’hiver 1889-1890, avec une première vague particulièrement violente : « 500 morts par jour à Paris. » Pour lui, « c’est un très bon modèle historique […] Les vagues sont devenues de plus en plus espacées, de moins en moins hautes, une immunité collective s’est faite. » Cette grippe avait duré « trois à cinq ans ». Et d’ajouter : « En général, quand un virus mute, ce qu’il gagne en transmissibilité, il le perd en pathogénicité », c’est-à-dire sa capacité à provoquer une maladie. « C’est un peu ce qu’on est en train d’observer avec Omicron. » Selon lui, la Covid-19 pourrait suivre le même chemin, « s’atténuer de plus en plus » et rejoindre les autres coronavirus, déjà endémiques.

◆ Quid de l’immunité vaccinale ?

Invité à s’exprimer sur les vaccins, l’infectiologue explique que « l’immunité naturelle est toujours meilleure que l’immunité vaccinale. Il vaut mieux être infecté naturellement qu’être vacciné. » D’où la nécessité, selon lui, de ne vacciner que les personnes à risques, car pour les autres, « ça ne servait à rien, ça n’empêchait pas la circulation du virus », surtout dans le contexte Omicron, où toute la population est en train de faire son immunité. Pour le professeur, le pass vaccinal est « politique » et ne sert « strictement à rien ».

De nombreux pays ont déjà levé les restrictions sanitaires, alors que le gouvernement français réfléchit encore à la suppression du pass vaccinal. Le timing sera-t-il choisi pour des raisons sanitaires ou politiques ?

Image principale par Public Sénat

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