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La Commission européenne souhaite que les entreprises passent au crible tous nos messages 

La Commission européenne va proposer une obligation de balayage généralisée pour les services de messagerie.

 

La Commission a dévoilé mercredi 11 mai sa proposition pour lutter contre la circulation en ligne de matériel pédopornographique ou CSAM en abrégé. Un pas de plus vers la surveillance de masse.

◆ Le but officiel : lutter contre le « grooming »

On parle de « grooming » lorsque des adultes malveillants utilisent les réseaux sociaux, les forums de discussion, les sites de jeux vidéo pour abuser d’enfants en prétendant être eux-mêmes des enfants. L’exécutif européen propose une nouvelle législation afin de « prévenir et combattre les abus sexuels sur les enfants en ligne ». Selon lui, le système actuel « basé sur la détection et le signalement volontaires par les entreprises » n’est pas suffisant pour « protéger correctement les enfants ».  Il explique qu’en 2020, 95 % des signalements d’abus sexuels sur des enfants « provenaient d’une seule entreprise, alors qu’il est clairement établi que le problème n’existe pas uniquement sur une seule plateforme ».

« Nous ne parvenons pas à protéger les enfants aujourd’hui », a déclaré la commissaire européenne Ylva Johansson lors d’une conférence de presse mercredi.

Mauvaise nouvelle pour la liberté ?

Si cette loi est votée, elle permettra aux pays de l’UE d’exiger des entreprises telles que Meta, Apple ou Microsoft qu’elles mettent en place des systèmes de surveillance complets. Elles devront scanner et analyser les messages, les photos et les vidéos des utilisateurs pour détecter d’éventuels abus sur les enfants et, en cas de « coup sûr », faire intervenir la police.

Pour Matthew Green, professeur de cryptographie, « ce document est la chose la plus terrifiante [qu’il ait] jamais vue ». Selon lui, le projet de loi « décrit la surveillance de masse la plus avancée jamais déployée en dehors de la Chine et de l’URSS. Ce n’est pas une exagération. »

Jan Penfrat, du groupe de défense des droits numériques European Digital Rights, s’inquiète également : « Cela ressemble à une loi de surveillance générale scandaleuse, totalement inappropriée pour une démocratie libre. »

 

La Commission estime que « tout en étant d’une grande importance, aucun [des droits fondamentaux au respect de la vie privée, à la protection des données à caractère personnel et à la liberté d’expression et d’information] n’est absolu et [chaque droit] doit être considéré par rapport à sa fonction dans la société ». On dit que « l’enfer est pavé de bonnes intentions », mais cela reste à prouver… Sous couvert de vouloir protéger les enfants, ce système intrusif sera-t-il utilisé à d’autres fins ?

 

Image principale par Alexas-Fotos de Pixabay

 

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