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Britanniques, rentrez chez vous en moins de 48h, ou soyez mis en quarantaine !

La semaine dernière, les Britanniques qui étaient à l’étranger dans plusieurs pays dont la France n’ont pas eu beaucoup de temps pour se retourner. Le 13 août au soir, on leur imposait de rentrer avant le 15 août à 4h du matin.

 
Très peu de temps pour s’organiser
Le délai a été court : le Secrétaire d’état aux transports Hon Grant Shapps annonçait le 13 août sur son compte Twitter : « Les données montrent que nous devons supprimer la France, les Pays-Bas, Monaco, Malte, les îles Turques et Caïques et Aruba de notre liste de nos corridors de voyage #coronavirus pour maintenir les taux d’infection à un niveau bas. Si vous arrivez au Royaume-Uni après 04h00 samedi de ces destinations, vous devrez vous isoler pendant 14 jours ». Dans un article du Parisien du 14 août, on lisait « Pour le demi-million de Britanniques présents en France, ce vendredi était la dernière chance de rentrer dans leur pays afin d’éviter la quarantaine surprise imposée par le gouvernement et qui est entrée en vigueur ce samedi à 5 heures du matin (heure de Paris) ». Étant donné le délai très court qui a sans doute empêché plein de gens d’avoir le temps d’être informés, le manque de place dans les transports, les prix, bon nombre de citoyens britanniques n’ont pas dû pouvoir rentrer avant le 15 août. Résultat : ils devront rester 14 jours enfermés chez eux une fois de retour. « La mesure intervient un peu plus d’un mois après que les autorités avaient exempté les voyageurs de quarantaine, prenant ainsi au dépourvu des centaines de milliers de vacanciers. Quelque 160 000 Britanniques actuellement en France, ainsi qu’une partie des 300 000 Français vivant au Royaume-Uni en vacances dans leur pays ou ailleurs, n’ont eu que quelques heures pour rentrer chez eux, sous peine de devoir se confiner à leur retour », lit-on dans le Monde.

 

◆ Une hécatombe en août ?
Un médecin belge l’expliquait récemment (voir notre article à ce sujet), si le nombre de détections de cas positifs augmentent en raison de l’augmentation du nombre de tests, il ne faut pas les confondre avec le nombre de cas en réanimation et le nombre de décès qui eux sont bas. Et un médecin espagnol expliquait en plein direct à la télé que ça n’est pas parce que notre test est positif qu’on est malade. On peut lire sur le site sortiraparis qu’il y a eu au Royaume-Uni trois morts le samedi 15 août, quatre le dimanche 16 août et trois le lundi 17 août sur une population de près de 67 millions d’habitants. De quoi justifier un retour en panique en quelques heures et des isolements pour toutes les personnes qui n’auront pas réussi à rentrer ? Ou de quoi choquer les gens pour mieux leur faire encaisser un confinement en septembre, prédit par ce même médecin espagnol et ses collègues qui sentent une « manoeuvre » à cette fin ?

◆ Une façon de compter les morts trompeuse
Notons en plus au passage que la façon de compter les morts depuis des mois est quelque peu controversée au Royaume-Uni. « Une étude de l’université d’Oxford a mis en évidence une possible surévaluation du nombre de victimes du nouveau coronavirus hors milieu hospitalier en Angleterre. (…) Selon la méthode utilisée par les autorités sanitaires anglaises (Public Health England),  un patient qui a été testé positif, mais a été soigné avec succès et a pu quitter l’hôpital, sera compté comme mort du Covid même s’il a eu une attaque cardiaque ou s’est fait écraser par un bus trois mois plus tard. Quand un patient meurt, le registre central du NHS, le service public de santé britannique, est averti. » La méthode de comptage a fini par changer la semaine dernière pour en arriver à un bilan qui « s’établit désormais à 41 329 morts, contre 46 706 auparavant » (soit une différence de plus de 5000 victimes !). Un délai de 28 jours suivant le test positif est désormais indiqué pour prendre en considération le décès d’une personne, contre aucun auparavant. Mais la nouvelle méthode de comptage décrite dans l’article de Ouest France ne semble pas changer le fait que des décès dus à d’autres raisons que le COVID-19 puissent être comptés, en faisant ainsi grossir les chiffres.

◆ Les Français bientôt obligés de rentrer en catastrophe ?
En tout cas, cette décision n’a guère plu à la France. « Il s’agit d’une décision britannique que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité ». Nous verrons ce qui nourrira la décision française : la fierté blessée ou la raison des chiffres. Rappelons que les courbe française des hospitalisations et personnes en réanimation comptabilisés  sont vraiment basses par rapport à celles connues pendant l’épidémie.

Sources pour la France trouvées le 11 août 2020 sur Linternaute.com avec les données de Gouvernement.fr/inf

Image de couverture par Pharaoh_EZYPT de Pixabay

 

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