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Uber Files : l’entreprise s’est implantée en France avec l’aide d’Emmanuel Macron et de grands patrons 

Durant le quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, a été un partenaire pour la société Uber. Selon les documents du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), il aurait permis de changer la législation en faveur du groupe américain.

 

La divulgation de plus de 124 000 documents internes à l’entreprise américaine Uber a montré comment la société s’est implantée de manière agressive dans de nombreux pays en tentant de faire changer la législation à son avantage grâce à une stratégie d’influence massive, souvent aidée par des personnalités politiques de premier plan.

Le pire du lobbyisme

Selon les documents divulgués par le Consortium international des journalistes d’investigation et ses partenaires, Uber a proposé un budget global de 90 millions de dollars pour la seule année 2016 pour le lobbying et les activités connexes. Lorsque Uber avait besoin d’une force politique pour s’installer dans une ville, elle recrutait d’anciens fonctionnaires pour faire pression sur d’anciens collègues. Lorsqu’elle était accusée d’enfreindre la loi, la société sollicitait ses clients pour qu’ils servent de lobbyistes de base et signent des pétitions « Sauvez Uber ». Et lorsque son programme semblait avoir besoin d’un coup de pouce académique, elle payait des universitaires amis pour produire des recherches favorables.

Les grands groupes français de la partie

Pour s’implanter en France et influencer les lois du pays, la société a encouragé de grands patrons français, ayant des relations politiques, à investir dans l’entreprise. En effet, Xavier Niel, patron de Free, a investi 10 millions de dollars, tandis que Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, a déboursé 5 millions de dollars. Au sujet de ce dernier, le lobbyiste d’Uber, à l’origine des Uber files, Mark MacGann a écrit dans un courriel : « Nous n’avons pas besoin de leur argent en soi, mais ils pourraient être des alliés utiles pour gagner la France. »

Emmanuel Macron, le partenaire d’Uber

En se lançant à Paris, l’entreprise s’est heurtée à une application rigoureuse de la loi par les autorités françaises et à une opposition des services de taxi établis. Les manifestations anti-Uber des chauffeurs de taxi sont devenues violentes et, en 2014, l’Assemblée nationale a adopté une loi pro-taxi qui réglementait Uber. Selon Le Monde, les Uber Files montrent, à travers des échanges de courriels, comment Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, a été « à Bercy, plus qu’un soutien, quasiment un partenaire », suggérant « à Uber de transmettre des amendements “clés en main” à des députés amis ». L’entreprise n’aurait pas hésité à le « solliciter lors de perquisition dans ses locaux », et il se serait « presque excusé de l’entrée en vigueur, en 2014, de la loi Thévenoud » sur les droits et les devoirs des taxis et des VTC.

Les Uber Files n’ont pas fini de nous surprendre. Il est d’ailleurs “amusant”  de voir que la sœur du nouveau ministre du Numérique est Hélène Barrot, actuelle directrice de la communication d’Uber pour les marchés ouest et sud-européens.

 

Image principale par freestocks-photos de Pixabay

 

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