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Un journal danois présente ses excuses et critique les autorités pour avoir mal informé la population

« Nous avons échoué », titre le journal danois Ekstra Bladet. Dans un éditorial publié le 7 janvier 2022, le tabloïd a présenté des excuses à ses lecteurs concernant sa couverture de la crise sanitaire. Il a admis son aveuglement face aux annonces des autorités, en particulier sur la part réelle des hospitalisations en raison de la Covid-19.

Le journal, appartenant à l’un des plus grands groupes de presse du pays, commence son mea-culpa ainsi : « Pendant près de deux ans, nous – la presse et le public – avons été absorbés de manière presque hypnotique par les chiffres quotidiens des autorités sur le coronavirus. »

« Nous avons échoué »

Brian Weichardt, l’auteur de l’article, confesse : « Nous avons traité des mouvements de pendule concernant les personnes infectées, hospitalisées et décédées par le coronavirus. Et nous nous sommes fait expliquer la signification des moindres mouvements du pendule par des experts, des politiciens et des autorités qui nous ont constamment mis en garde contre le monstre corona qui sommeille sous nos lits. Un monstre qui attend qu’on s’endorme pour frapper dans l’obscurité de la nuit. »

Il reconnaît que « la vigilance mentale constante a fait des ravages sur nous tous. Nous – la presse – devons donc également faire le point sur nos propres efforts. Et nous avons échoué. »

 

 

Hospitalisations « à cause de » ou « avec » la Covid-19 ?

Le journaliste explique cet échec ainsi : « Nous n’avons pas été assez vigilants vis-à-vis de la réponse des autorités sur ce que signifiait réellement le fait que des personnes soient hospitalisées avec la Covid et non à cause de la Covid. Parce que cela fait une différence. Une grande différence. » Puis, il précise qu’« il a été démontré que les chiffres officiels d’hospitalisation étaient 27 % plus élevés que le chiffre réel du nombre de personnes hospitalisées à cause du coronavirus. Nous ne l’apprenons que maintenant. »

En effet, le 6 janvier dernier, l’organisme danois en charge du suivi de la pandémie, le Statens Serum Institut (SSI), a publié un rapport précisant qu’en décembre 2021, environ 23 % des patients atteints de la Covid dans les hôpitaux danois y ont été admis pour une autre raison que le virus. En d’autres termes, près d’un quart des personnes positives à la Covid-19 ont été hospitalisées à cause d’une autre maladie, d’un accident ou d’un accouchement.

 

Responsabilités et mensonges étatiques au grand jour

Le journal considère que « naturellement, ce sont d’abord et avant tout les autorités qui ont la responsabilité d’informer correctement, précisément et honnêtement la population. Les chiffres concernant le nombre de malades et de morts à cause du coronavirus auraient dû être publiés depuis longtemps pour des raisons évidentes, afin que nous puissions avoir l’image la plus claire du monstre tapi sous le lit. » La sentence est ferme : « Dans l’ensemble, les messages des autorités et des politiciens à la population dans cette crise historique laissent beaucoup à désirer. Et c’est pourquoi ils mentent, comme ils l’ont fait lorsqu’une partie de la population a perdu confiance en eux. »

Le vaccin, une « super-arme » inefficace ?

Le journal critique également l’efficacité des vaccins, notamment face au variant Omicron qui touche les personnes vaccinées comme les non-vaccinées. « Les vaccins sont constamment désignés comme notre “super-arme”. Et nos hôpitaux sont appelés “super-hôpitaux”. Néanmoins, ces “super-hôpitaux” sont apparemment soumis à une pression maximale, même si la quasi-totalité de la population est armée d’une “super-arme”. Même les enfants sont vaccinés, dans une très large mesure, ce qui n’a pas été fait dans les pays voisins », constate le journal danois.

Des regrets partagés

En juin 2021, c’était le rédacteur en chef du journal allemand Bild qui présentait ses excuses aux enfants dans une vidéo : « Je veux exprimer ici ce que ni notre gouvernement ni notre chancelière n’osent vous dire : nous vous demandons pardon pour avoir fait de vous, pendant un an et demi, des victimes de violences, de négligences, d’isolement et de solitude. […] Pardon pour cette politique et cette couverture médiatique qui, comme un poison, ont instillé en vous le sentiment que vous étiez un danger mortel pour la société. […] Lorsque l’État retire des droits à un enfant, il doit prouver qu’il lui évite ainsi un danger imminent et concret. Cette preuve n’a jamais été fournie. Elle a été remplacée par les slogans de propagande de l’enfant comme moteur de la pandémie. Ceux qui voulaient contredire cela n’étaient pas invités aux réunions d’experts du bureau du chancelier. »

 

Un mea-culpa français ?

Dans notre pays, la situation est comparable concernant la confusion entre hospitalisations avec ou pour Covid. Les données de Santé publique France attestent que pour la première semaine de janvier, la part des personnes hospitalisées admises avec la Covid-19, et non pour la Covid, était de 20 %, contre 17 % deux semaines plus tôt. Les médias français vont-ils suivre l’exemple de leurs voisins ?

Image par qimono sur Pixabay

 

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