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Covid-19 : La directrice de BFMTV admet avoir suivi la parole officielle

Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, la directrice de la rédaction de BFMTV explique avoir évité de remettre en cause le discours gouvernemental durant la pandémie de Covid-19 pour ne pas fragiliser le « consensus social ».

 

Mardi 25 janvier 2022, la directrice de la rédaction de BFMTV, Céline Pigalle, intervenait lors d’une table ronde intitulée « Les médias face à la crise », consacrée au traitement de la crise sanitaire.

Les médias et la pandémie

Les journées « Sciences et Médias » réunissent, tous les deux ans, les acteurs de la science et des médias autour de thématiques concernant leur collaboration. L’objectif de ces journées est d’établir un constat des difficultés puis de proposer des solutions, et « Sciences et Médias », qui héberge la transmission de cette réunion, précise sur son site : « À l’heure où science et technologie sont au cœur des enjeux sociétaux (climat, énergie, 5G, biotechnologies, vaccination, etc.), la façon dont les médias ont couvert la pandémie de COVID interroge. Comment expliquer la délétère cacophonie sanitaire qui s’est installée ? Quelle a été la place des journalistes scientifiques dans les rédactions ? Fallait-il laisser le traitement de cette information aux “experts”, et lesquels ? Pour l’avenir de notre santé comme de notre démocratie, il apparaît indispensable d’améliorer le traitement des questions et des controverses scientifiques. »

Cette journée a été organisée par l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI), la Bibliothèque nationale de France (BnF), la Société chimique de France (SCF), la Société française de physique (SFP), la Société française de statistique (SFdS), la Société informatique de France (SIF), la Société de mathématiques appliquées et industrielles (SMAI) et la Société mathématique de France (SMF), avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

 

 

Des propos polémiques

Cette table ronde proposait aux rédacteurs en chef de différents médias de partager leurs expériences de la crise : les problématiques, les solutions trouvées et comment les journalistes non scientifiques ont traité la Covid-19.

Dans cet extrait de la conférence, Céline Pigalle explique : « Finalement, si on reprend un enjeu très basique, très prosaïque, quand Sibeth Ndiaye dit “On ne va pas avoir besoin de masques parce que finalement on ne saurait pas comment les porter”, vous voyez, on est sur quelque chose de… [Elle ne finit pas sa phrase.] Dans un moment où on vous dit qu’on est en guerre et où toute la notion de cohésion générale de la société, vous êtes rappelés au fait qu’il ne faut pas non plus trop troubler les gens. Et finalement, même si on a tenté au maximum de s’extraire de tout ça, pas trop aller à rebours de la parole officielle, puisque ce serait fragiliser un consensus social. Vous voyez, ce sont vraiment des circonstances très, très singulières. » Ces propos ont créé beaucoup de remous sur les réseaux sociaux, où la défiance envers les médias mainstream se fait toujours plus grande. Peut-être à raison au vu des propos de Mme Pigalle ?

 

Déontologie du journaliste

Selon la charte de déontologie du Syndicat national des journalistes (SNJ), « un journaliste digne de ce nom tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique » et « tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non-vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles ». Le site du syndicat indique que « le droit du public à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste, rappelé dans la Déclaration des droits de l’homme et la Constitution française, guide le journaliste dans l’exercice de sa mission. Cette responsabilité vis-à-vis du citoyen prime sur toute autre. »

Lorsqu’une chaîne de télévision n’a plus d’esprit critique envers la politique du gouvernement, ne devient-elle pas, par définition, une chaîne de propagande ? Les propos de Mme Pigalle montrent à quel point il est nécessaire de vérifier les sources des informations, quel que soit le média ou l’interlocuteur qui les diffuse.

Image par BFMTV

 

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