ENTRETIEN La civilisation mal-etre, c’est une civilisation qui n’a plus de force vitale Tristan Edelman, auteur, Entretien

Tristan Edelman : « L’homme, dans sa compulsion à vouloir tout transformer, rend l’existant inerte » (VIDÉO)


Auteur, chorégraphe, musicien, énergéticien et co-organisateur de la centième du CSI de Saintes aux côtés de Vincent Pavan, Tristan Edelman a écrit l’ouvrage Civilisation mal-être paru aux éditions Talma Studios.

◆ Des « conditions » précises pour participer

« De l’international, du transversal et du global », c’était ce que voulait Tristan Edelman avant de s’engager aux côtés de Vincent Pavan dans plusieurs mois d’organisation logistique de la Centième du CSI, évènement qui a réuni près de 2 000 personnes à Saintes les 18 et 19 mai 2023. Ouvrir à l’international, ne pas rester dans « le piège Covid » et ne parler que de ça, alors qu’il n’est qu’un moment du capitalisme totalitaire beaucoup plus vaste, en en cherchant les racines. Et éviter de créer un entre-soi d’experts, grâce à la présence de collectifs et l’intégration d’une dimension artistique pendant ces deux journées qui ont été riches en informations, mais aussi en émotions, selon Tristan.

◆ Civilisation du mal-être

Quand on lui demande de résumer son ouvrage, Tristan répond : « C’est un “réquisitoire implacable” sur le capitalisme », mot auquel il donne une nouvelle définition plutôt que partir dans la définition de Marx. Tristan explique le prendre dans son sens étymologique. Capital vient de caput qui veut dire « tête » en latin, ou de manière plus lointaine « chef de bétail ». Il relie cette notion à l’idée que c’est l’esprit qui domine le corps, comme le berger va dominer le bétail. Le berger est considéré comme un chef et le bétail comme une masse. De cette première dissociation entre le corps et l’esprit, on peut lister toutes les autres sortes de dissociations qui existent, comme celle entre les êtres humains et la nature ou les animaux, entre les genres, entre les riches et les pauvres, scissions qui engendrent une société du mal-être : « L’homme, dans sa compulsion à vouloir tout transformer, rend l’existant inerte, jusqu’à enlever la force vitale. […] La civilisation mal-être, c’est une civilisation qui n’a plus de force vitale.  »

◆ Retrouver la sève vitale malgré le pire

Tristan avait sorti avant Civilisation mal-être un autre ouvrage, Les Indomptables – Au-delà de l’effondrement avec une préface de Louis Fouché, qui répond à la question : « Comment retrouver la joie de vivre alors que le système, l’Être et les valeurs s’effondrent ? »

C’est grâce à son expérience de la censure que Tristan donne des clés pour répondre à cela. « La censure se concentre sur la diffusion et non sur la production. En Occident, tu peux produire ton œuvre, mais elle ne sera pas diffusée. Ils vont l’appeler liberté d’expression. Tu vas être libre de t’exprimer, mais tu n’auras aucune caisse de résonance. » Plutôt que se plaindre, chercher à rentrer dans les petits papiers des institutions, Tristan a préféré faire autrement « chemin faisant, avec 4 bouts de ficelle » : « Il suffit de se lancer avec cette envie, avec cette fameuse “force vitale”, et tu trouves plein de moyens. »

« On nous a souvent dit : “Le nerf de la guerre, c’est l’argent.” Faux, le nerf de la guerre, c’est l’humain. Une fois que tu as trouvé l’humain, tu peux trouver l’argent. »

◆ L’acceptation de ce qu’on ressent

Pour Tristan, il faut accepter tous ses sentiments, toutes ses émotions, ce qui n’est pas facile aujourd’hui. Que ce soit la rage, le sentiment d’injustice, tout ce qu’on appelle négatif. « Il faut se plonger dedans, qu’il n’y ait aucun déni, et à partir de là, tu verras que si tu acceptes ça, sans mettre de barrière, ça va se transformer tout seul. »

« À partir du moment où tu suis la course naturelle des énergies et des sentiments, ils vont se transformer. Ta colère va se transformer en action. Ton action va se transformer en rencontre. Ta rencontre va se transformer en idée […] Il va y avoir un mouvement de transformation perpétuelle qui va faire que tu vas retrouver ta force vitale. Le secret, c’est de laisser faire la transformation des émotions. […] Il va y avoir ensuite une cadence qui va te redonner l’énergie. »

Pour résumer son idée : en matière d’émotions, « pas d’accumulation, pas de solitude, pas de rétention ».

👉Voir notre entretien avec Tristan Edelman :

👉 Vidéo disponible également sur Odysee

Entretien par Estelle Brattesani

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