Billet d'humeur

FLASHBACK SUR LE DÉBUT DE LA CRISE

À l’approche de la fin d’une année qui sera encore marquée, comme l’a été son début, par la crise du coronavirus, un de nos journalistes revient sur la présentation initiale qui été faite de l’apparition et de la propagation d’un nouveau virus. Un bref coup d’oeil à la loupe sur certains signes du détournement, de la transformation et de l’instrumentalisation dont cet événement, a priori d’ordre sanitaire, a fait l’objet d’emblée pour devenir un événement politique et social totalement démesuré.

Alors que nous baignons toujours aujourd’hui dans la confusion diligentée par les pouvoirs publics, on peut voir saillir, avec plusieurs mois de recul, quelques amorces et rouages d’une gigantesque escroquerie antipopulaire.

Focalisons-nous donc, muni de notre loupe sémiologique, sur un quatuor de mots prononcés à l’aube de cet étonnant chapitre de notre histoire.

Début mars, alors que le bilan du coronavirus était de 9 morts et plus de 600 personnes contaminées en France, le directeur de la Santé, Jérôme Salomon, déclarait qu’une épidémie était « « probablement inéluctable » (4 mars). Le lendemain et le surlendemain (5 et 6 mars), Emmanuel Macron et Edouard Philippe la qualifiaient d’« inexorable », tandis que la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye l’estimait « inévitable » (5 mars). (On peut s’amuser de noter accessoirement que : comme dans un quatuor à cordes, constitué de deux violons, un alto et un violoncelle, où un même instrument, le violon, est représenté deux fois, l’un des mots quatre fois prononcés, « inexorable », est ici deux fois le même.) A l’évidence, ce feu nourri d’épithètes similaires, mais non semblables, n’est pas fortuit, et témoigne d’une orientation concertée de la communication gouvernementale.

Était-ce donc là le fait d’une équipe défaitiste qui s’apprêtait à être dépassée par une « première vague » et qui se dédouanait préalablement de son impuissance et de son incurie, en préparant le pays à accepter ce qu’elle se savait (se pensait ? se disait ?) incapable d’endiguer ? On mesure avec effarement, en tout cas, à quel point la réaction à l’apparition du virus a été, dès le départ, outrancière, et, sans doute, délibérément surjouée. Cette surenchère était-elle indispensable pour préparer le terrain à la mise en place d’une situation sociale caractérisée, entre autres, durant l’été qui suivra ce printemps de sinistre mémoire, par la présence de patrouilles armées de fusils d’assaut pour faire respecter l’obligation de porter le masque ?

En ce qui concerne les mots que nous avons cités concernant le caractère « inéluctable/inexorable/inévitable » de l’épidémie, soulignons tout spécialement les termes employés par le Président, dans son habituel style fourre-tout et fumigène dont le désormais célèbre « en même temps » est devenu l’emblème : « Nous sommes réunis (…) d’abord pour essayer de stopper l’arrivée, ensuite pour ralentir » et « il y a un moment, nous le savons tous et vous le savez infiniment mieux que moi, pour gérer une épidémie qui de toute façon est inexorable ». Outre le qualificatif appliqué à l’épidémie promise, il faut relever le « nous le savons tous », augmenté d’un « vous le savez infiniment mieux que moi » à l’adresse des spécialistes qui l’entouraient, et le « de toute façon » (proche cousin d’ « en même temps »), ainsi que l’accroche elle-même de la phrase : « Il y a un moment où…» Autre détail remarquable et révélateur : l’épidémie devient une épidémie ; le cas particulier devient, en tout arbitraire, une loi générale.

Deux termes donnaient évidemment à cette phrase son sens et la motivaient : « épidémie » et « inexorable » ; l’objectif de la phrase, prononcée dans un cénacle politico-scientifique mais qui avait évidemment vocation à devenir publique, était manifestement d’associer la notion d’inexorabilité à la notion d’épidémie. Trois autres éléments viennent soutenir ce concept central, mais sans asseoir aucunement la proposition principale de façon objective, convaincante, précise et rationnelle, et ce alors même qu’ils sont dans une proportion excessive par rapport aux deux éléments centraux. Leur but est assurément tout autre : produire du flou, dérationaliser, saper l’entendement de l’auditeur et lui faire « avaler » sournoisement la pilule, une idée-clé qui est de l’ordre du mensonge et de la manipulation, savoir : on ne pourra pas empêcher qu’il y ait une épidémie. Si l’idée centrale n’était pas mensongère et l’intention manipulatrice, les éléments associés au couple « épidémie/inexorable » seraient – ou du moins pourraient être – factuels, objectifs, rationnels, éventuellement (mais ne rêvons pas) scientifiques. Or, nous n’avons dans cette phrase, abjecte pour l’amateur de vérité, qu’un tissu nébuleux, une prestidigitation d’éléments creux, suspects, douteux et incertains alors qu’ils sont énoncés comme allant de soi ou étant admis. « Nous le savons tous » est le fleuron de cette stratégie de bonimenteur par laquelle un fait futur, par essence incertain, et de surcroît à éviter, est présenté comme certain et « inévitable ».

Rappelons-nous, en ce mois de décembre, à l’avant-veille de l’anniversaire d’Emmanuel Macron, alors que nous sommes embarqués, de gré ou de force, dans un épilogue indéfiniment prolongé de la Covid-fiction, que ces sombres prédictions étaient formulées, avant le printemps, par la même équipe qui mettait au cachot la fée Chloroquine, laquelle aurait eu quelque chance, au grand dam des orchestrateurs de la mascarade, d’un coup de sa baguette thérapeutique, de tirer un trait sur tout le scénario. Comment ne pas être à tout le moins tenté de soupçonner qu’il y avait, dès l’origine de cette affaire, de la manipulation dans l’air, tout autant, sinon davantage, que du virus ?

Rappelons-nous, pour conclure, que le même Président qui ne voyait, en mars, qu’un horizon barré par ce satané virus soi-disant indécrottable et fantasmatiquement terroriste, est aussi celui qui, à l’automne, nous assurait que, quoi qu’on fasse, il y aurait 9000 patients en réanimation à la mi-novembre. Résultat : on n’a pas dépassé les 5000…

 

Marc D’ANGELO

 

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