Santé

Coronavirus : “Nos établissements sont vides”, regrette la fédération de l’hospitalisation privée

Alors que l’hôpital public est exsangue depuis le début de l’épidémie, les hôpitaux et cliniques privés demandent à être réquisitionnés depuis plusieurs jours pour pouvoir aider dans cette crise. Et ce n’est autre que Lamine Gharbi, président de la Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France, qui le demande ! À la question : « les cliniques privées sont-elles […]

Alors que l’hôpital public est exsangue depuis le début de l’épidémie, les hôpitaux et cliniques privés demandent à être réquisitionnés depuis plusieurs jours pour pouvoir aider dans cette crise. Et ce n’est autre que Lamine Gharbi, président de la Fédération des cliniques et hôpitaux privés de France, qui le demande !

À la question : « les cliniques privées sont-elles suffisamment mises à contribution dans la gestion de l’épidémie de coronavirus ? », Lamine Gharbi, scande haut et fort : « Non », le 22 mars dans un entretien au Huffington Post ainsi que dans deux interviews filmées sur BFM et RMC (voir plus bas). Et ce n’est pas le seul à le dire. Le syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France demande également depuis le 21 mars que l’État les mobilise à travers un communiqué officiel, et lance fermement : « Nous sommes prêts à intervenir, nous sommes organisés, réquisitionnez-nous ! ».

 

◆ « Nos services d’urgence tournent à 30 % sur tout le territoire ! Nous pouvons encore offrir 4 000 lits de réanimation »

Qui peut offrir aujourd’hui 4000 lits de réanimation sur tout le territoire ? La réponse est claire : les hôpitaux et cliniques du privé. Lamine Gharbi le confirme et ajoute, concernant le manque de respirateurs, qu’il peut en fournir un très grand nombre : « Nous avons nos respirateurs de blocs opératoires. Nous en avons un nombre très important. Sauf que ces respirateurs sont aujourd’hui en circuit ouvert, il faut que l’on équipe ces respirateurs en circuit fermé pour ne pas ventiler le virus dans les salles de réanimation ».

 

« On est mobilisé depuis 2 mois, et depuis 10 jours en première ligne. Nos personnels sont disponibles. On constate qu’il y a peut-être un problème de collaboration entre le public et le privé, on voit sur le territoire des problèmes comme dans le Grand Est il y a quelques jours. Nous avions des lits de réanimation, 70 lits sur Strasbourg, Metz, Nancy, et ils n’ont pas été mobilisés », continue-t-il. On a peine à croire que nous sommes en « guerre » contre une épidémie et que nos ressources ne sont pas utilisées à 100 %.

A la question « qui doit faire la coordination entre le privé et le public ? », la réponse ne tarde pas à se faire entendre : l’ARS. Et qui peut coordonner toutes les ARS ? Le ministère de la Santé.

 

 

◆ «Vous pouvez venir vous faire dépister »

Et comme pour enfoncer le clou alors que la France manque cruellement de matériel pour dépister les personnes contaminées au Covid-19, Lamine Gharbi affirme : « Nous sommes équipés dans nos services d’urgence pour réaliser des dépistages ». La Fédération l’assure, les patients peuvent venir se faire dépister dans les établissements privés. « Il n’y a rien à payer », assure-t-il. « Nous pouvons prendre en charge les patients. Vous serez dépistés, vous n’aurez rien à payer, c’est la sécurité sociale qui nous rémunère »

 

 Lisez notre article complet « Des cliniques, hôpitaux, réanimateurs et industriels du privé demandent à être réquisitionnés, que fait l’État ? », cliquez ici : https://bit.ly/33DKXTd

 

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