Société

Revenu d’existence : du rêve à la réalité

Une rente universelle versée à tout citoyen dès sa naissance et jusqu’à sa mort, sans autre mérite que celui d’exister … Impossible ? Pourtant, économistes, philosophes, politiques de tout bord sont de plus en plus nombreux à y croire. Et certains pays ont franchi le pas.

Imaginez un jeu de Loto où tout le monde gagnerait, peu d’argent certes, mais à tous les coups, comme si les joueurs, au fond, tiraient à chaque fois le numéro « chance ». Eh bien, ce jeu existe, c’est le revenu d’existence : la rente à vie pour tous, grâce à laquelle « chacun aura droit à un as d’atout », comme a pu le dire l’économiste Bernard Maris dans sa chronique matinale sur France Inter.

Une idée radicalement neuve, et les idées neuves en politique ne sont pas légion. On lui a donné quantité de noms: dividende universel, dotation inconditionnelle de citoyenneté, allocation universelle, revenu de base, revenu forfaitaire, revenu garanti, revenu de citoyenneté, revenu de solidarité, etc.

Autant d’appellations différentes, mais qui renvoient toutes à une même chose: un revenu d’existence versé à tous, sans plafond de ressources, riches et pauvres, oisifs et stakhanovistes. Ce revenu serait inaliénable, universel, inconditionné, insaisissable, cumulable avec les autres rentrées d’argent, professionnelles ou patrimoniales. On le verserait tout au long de la vie, de la naissance à la mort, par individu, et non par foyer. Il se substituerait à l’ensemble des prestations sociales (exception faite de l’assurance-maladie et des handicaps lourds). Qui dit mieux ! (…)

Article paru dans le numéro 72 de Nexus (janvier – février 2011).