Vent contraire sur la géoingénierie
Fin octobre 2010, l’Onu a adopté un moratoire sur la manipulation du climat, toutes technologies incluses. Mais la recherche privée n’entend pas s’y soumettre …
C’est une première victoire pour les associations impliquées dans la lutte contre la manipulation du climat. Réunie à Nagoya, la conférence des 193 parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) a conclu sa dixième rencontre biennale avec l’adoption d’un moratoire de facto sur les projets et les expériences en géoingénierie.
Désormais, du moins sur le papier, « toute expérimentation, privée ou publique, ou tout aventurisme visant à manipuler le thermostat planétaire constituera une violation de ce consensus soigneusement élaboré dans le contexte des Nations unies », a affirmé Silvia Ribeiro, directrice de l’ETC Group (1) pour l’Amérique latine.
Ce moratoire, qui devrait prendre effet en 2012, n’est cependant pas contraignant (2). Très active, cette organisation dédiée à la surveillance des nouvelles technologies, dont le bureau central se trouve au Canada, représente actuellement une grosse épine dans le pied des promoteurs de la géoingénierie, qui n’ont pas tardé à riposter : quelques heures après l’adoption du moratoire, le président démissionnaire de la Commission pour la science et la technologie de la chambre des Représentants des États-Unis, Bart Gordon, dévoilait un rapport appelant à une poursuite des recherches (…).
Article paru dans le numéro 72 de Nexus (janvier – février 2011).