vaccin

Vaccins anti-Covid : la députée européenne Michèle Rivasi continue de dénoncer le dysfonctionnement des institutions européennes

Le 13 octobre 2022 se déroulait l’audition de la Cour des comptes européenne : la députée européenne Michèle Rivasi en a profité pour demander des comptes au sujet des contrats d’achats européens des vaccins anti-Covid, sur l’augmentation de leur prix, ainsi que sur l’avance de fonds qui avaient été versés aux laboratoires.

 

Nous serions heureux de vous apporter des réponses satisfaisantes à ces questions, mais il n’en est rien, comme nous l’explique Michèle Rivasi dans une série de Tweets. À croire qu’au Parlement européen, concernant les vaccins anti-Covid, il est seulement possible au mieux de s’interroger…

◆ Des arguments en toc face aux faits

Le 10 octobre 2022, trois jours avant l’audition de la Cour des comptes européenne, la commission spéciale du Parlement européen sur la Covid, aussi appelée commission COVI, avait auditionné plusieurs laboratoires pharmaceutiques, dont Pfizer, sur leur rôle dans la gestion de la pandémie.

Les eurodéputés ont été déçus, puisque ce n’est pas le  PDG de Pfizer Albert Bourla, qui s’est présenté comme prévu pour répondre à leurs questions, mais Janine Small, présidente des marchés internationaux développés chez Pfizer. Peut-être parce qu’il a eu peur de faire face à la polémique engendrée par l’affaire des sms qu’il a échangés avec Ursula, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pour négocier la troisième vague de contrats d’achats des vaccins anti-Covid. Ce jour-là, la parlementaire Michèle Rivasi est intervenue pour poser des questions à ce sujet et le sujet de l’opacité sur les contrats négociés avec l’Europe depuis le début a été remis sur le tapis.

Mme Small a répondu à son auditoire que Pfizer a fait preuve « d’une grande transparence », que tous les contrats sont « disponibles pour les eurodéputés », alors qu’ils sont raturés  à de nombreux endroits.

 

Page 18 du contrat d’achat Pfizer

 

◆ Une opacité persistante

Le 13 octobre, Michèle Rivasi revenait à la charge, lors de l’audition de la Cour des comptes, sur la frustration vécue par les parlementaires face aux informations qui ne leur ont pas été communiquées : « Nous parlementaires, on est très frustrés de ce qui s’est passé au moment de la pandémie. On n’avait accès à aucune information, ni sur le prix, ni sur ce qu’on a donné en tant que budget européen aux différents fabricants. »

Mme Rivasi explique que Mme Gallina leur avait demandé à plusieurs reprises d’attendre la fin des négociations pour leur donner accès aux contrats, mais qu’une fois celles-ci terminées, les contrats ne leur ont jamais été communiqués dans leur intégralité. Elle rapporte que de tous les fabricants qui ont été contactés pour obtenir ces informations, seul CureVac a répondu.

◆ Un dysfonctionnement des institutions

L’affaire des sms est quant à elle inadmissible et Mme Rivasi affirme dans un tweet qu’« en violation de son mandat, la Cour des comptes européenne s’est vu refuser l’accès aux documents de négociations, c’est-à-dire les SMS échangés entre le patron de Pfizer et la présidente de la Commission européenne ». À la Cour des comptes, elle déclarait : « Je n’ai rien contre Ursula von der Leyen, mais là il y a bien un dysfonctionnement de nos institutions.

On ne peut pas accepter […] que la plus grosse négociation avec les contrats se fasse pa l’intermédiaire de sms sans en référer aux organes de négociation, puisque vous n’avez pas eu accès aux rapports de pré-négociation sur ce troisième contrat. Et ça, ça nous pose véritablement un problème de droit et de respect du droit européen. »

◆ Une augmentation des prix sans explication officielle

Michèle Rivasi met également sur la table la hausse des prix du vaccin et demande à la Cour des comptes : « Vous vous êtes beaucoup intéressés à tout ce qui est approvisionnement des vaccins, tout ce qui est livraison des vaccins, mais sur le prix ? » Comment justifier l’augmentation du prix d’une dose d’un vaccin de 15,50 euros à 19,50 euros pour 1,8 milliard de doses, qui « impacte le budget de chaque État membre » ?

◆ Opacité, quand tu nous tiens

Qu’en est-il du suivi des avances de 2,5 milliards d’euros que la Commission européenne a versées aux laboratoires ? C’est ce qu’a demandé en conclusion Michèle Rivasi à la Cour des comptes : « On veut la traçabilité de cet argent. Qu’ont fait les fabricants par rapport à ça ? Les fabricants qui n’ont pas fourni de vaccins comme Sanofi, comme CureVac, etc. Qu’est-ce qu’ils en ont fait ? Est-ce qu’il y a eu un remboursement de la Commission ? Je m’adresse à la Commission : avez-vous reçu de l’argent suite aux avances qu’on a données ? »

Une fois de plus, Michèle Rivasi a le mérite de poser les bonnes questions. Mais une fois de plus, aucune réponse ne lui a fait écho…

Article par Estelle Brattesani

 

👉 Voir notre entretien vidéo avec la députée européenne Michèle Rivasi de février 2021 :


POUR SOUTENIR NOTRE INFORMATION
100% INDÉPENDANTE ET SANS PUB :

✰Magazine NEXUS : 112 pages, 100 % INDÉPENDANT et SANS PUB !✰

 

👉 CHER LECTEUR, NOUS AVONS BESOIN DE VOUS ! En plus de son magazine papier, Nexus vous propose du contenu web 100% GRATUIT, et une info 100% LIBRE ! Pour rappel, Nexus ne bénéficie d’aucune subvention publique ou privée et vit grâce à ses lecteurs, abonnés, ou donateurs.

Pour nous soutenir, vous pouvez :

✅ Vous abonner au magazine Papier & Numérique
Offrir Nexus
✅ Feuilleter tous nos numéros et les commander à l’unité
✅ Faire un don ponctuel ou régulier sur TIPEEE ou sur PAYPAL
✅ Découvrir notre dernier numéro en kiosque ou en ligne :

📲Gardons le contact, retrouvez-nous sur les autres réseaux sociaux
📲 Inscrivez-vous à notre newsletter

Sur le même thème