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Le secteur pharmaceutique pollue plus que le secteur automobile

Une nouvelle étude conclut qu’à l’échelle mondiale, le secteur du médicament génère 52 millions de tonnes de CO2 par année, soit presque l’équivalent de l’empreinte carbone d’un pays comme la Suisse.

De nombreuses études se sont focalisées sur l’empreinte carbone de l’alimentation, des transports ou du bâtiment, mais peu se sont penchées sur le secteur pharmaceutique. Celui-ci émet pourtant plus de CO2 que le secteur automobile.

Une industrie pharmaceutique polluante ?

Alors que le marché du médicament compte plus de 200 acteurs, seulement 15 entreprises ont publié leurs émissions de CO2 depuis 2012. C’est donc sur cet échantillon, constitué des plus grosses sociétés du secteur, que Lotfi Belkhir, professeur à l’université McMaster au Canada, s’est basé pour réaliser son étude publiée dans la revue Journal of Cleaner Production le 20 mars 2019. « Alors qu’elle pèse 28 % de moins dans l’économie, la pharmacie est 13 % plus polluante que l’automobile », explique-t-il.

D’énormes disparités

Concernant les émissions de CO2, l’étude montre également une grande disparité entre les différents acteurs du secteur. Le groupe Procter & Gamble émet, par exemple, cinq fois plus de CO2 que son concurrent Johnson & Johnson, avec pourtant un chiffre d’affaires similaires. Notons en revanche qu’entre 2012 et 2015, le laboratoire Roche a réussi à réduire ses émissions de 18,7 %, alors que ses revenus ont augmenté de 27,2 %. Ce qui montre qu’il n’y a pas de corrélation entre revenus et pollution.

Quelles conséquences pour l’environnement ?

La pollution du secteur pharmaceutique va au-delà des émissions de CO2. En effet, les substances produites et ensuite consommées en grande quantité ont des conséquences multiples sur différents milieux, dont les eaux. En 2016, une précédente étude avait calculé la pollution générée par le service de santé américain et montré que ce dernier était à l’origine de 12 % des pluies acides, 10 % des émissions de gaz à effet de serre, 9 % de la pollution atmosphérique et 1 % des gaz destructeurs de la couche d’ozone.

« Pour se conformer aux limites fixées par les accords de Paris (+1,5 °C par rapport au niveau préindustriel), il faudrait que les acteurs du secteur baissent leurs émissions de 59 % d’ici 2025 », explique le professeur Lotfi Belkhir. Y arriveront-ils ? L’avenir nous le dira.

 

Image principale par Pexels de Pixabay

 

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