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Après les « RKI Files » en Allemagne, les « Covid Files » en Suisse

Après la révélation en Allemagne de documents déclassifiés de l’Institut Robert-Koch (RKI) sur la gestion de la crise Covid, c’est au tour de la Suisse d’avoir ses « Covid Files ». Des documents publiés début avril par l’Office fédéral de la santé publique suisse révèlent une gestion de crise hésitante, soumise à différentes opinions, avec des décisions souvent incohérentes et arbitraires.

◆ 1 661 pages de procès-verbaux

Suite aux « RKI Files » en Allemagne et pour répondre à plusieurs demandes qui lui auraient été adressées, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) suisse a mis en ligne le 4 avril dernier 1 661 pages de procès-verbaux des réunions de la Task Force Covid durant la crise sanitaire. Des documents que le média indépendant L’Impertinent a pris le temps de traduire (ils ont été publiés en allemand) et d’analyser dans un long article paru le 21 avril.

Comme le soulignent les deux auteures de cet article dans leur conclusion, « la Suisse ayant été un peu plus modérée que la plupart de ses voisins durant cette crise, notamment en restant plus pragmatique, les révélations de ces documents semblent moins percutantes qu’en Allemagne, à première vue ». D’autant plus qu’il ne s’agit que des procès-verbaux de la Task Force Covid de l’OFSP et non ceux de la Swiss National Covid-19 Science Task Force (STF), qui auraient sans doute été beaucoup plus intéressants à éplucher. Ce sont d’ailleurs ceux-là que L’Impertinent a d’abord cherché à se procurer, mais on leur a répondu qu’ils n’existaient pas !

◆ Un caviardage déroutant

Chose amusante dans les documents mis en ligne : le cafouillage dans le caviardage. L’OFSP avait pris soin avant publication de noircir quelques passages, souvent des noms ou des chiffres, mais avec un procédé peu efficace et facile à déjouer, comme l’a démontré le média Essentiel News. Les fichiers ont donc été republiés le 12 avril avec un caviardage plus sécurisé, mais semblant parfois aléatoire et « difficilement compréhensible », note avec ironie L’Impertinent, sans toutefois oser parler d’amateurisme, bien que ça y ressemble…

Sur le fond, ce qui ressort au fil des pages est une gestion de crise un peu du même acabit. D’une semaine sur l’autre, on a l’impression que les groupes de travail pataugent régulièrement sur les mesures à prendre, pris entre certaines données épidémiologiques ou cliniques qui leur arrivent, les recommandations de l’OMS, ce que font les pays voisins, l’opinion publique ou celle des syndicats, la pression médiatique et parfois les contingences matérielles. Avec, au final, assez peu d’arguments scientifiques et des choix souvent arbitraires.

⇒ Lire notre article du 22/04/2024 sur les “RKI Files” :

Covid-19 : des documents déclassifiés de l’Institut Robert-Koch font scandale en Allemagne

◆ Les vaccinés infectés reconnus aussi contagieux que les non-vaccinés

Deux points ont en particulier retenu l’attention des deux auteures de l’article, pour leurs « éventuelles conséquences juridiques ». D’abord, « l’introduction politique du certificat Covid [ou pass sanitaire, NDLR] qui a entraîné la discrimination des non-vaccinés, alors qu’il ressort de ces procès-verbaux qu’ils savaient pertinemment que la contamination pourrait alors venir des vaccinés ».

En effet, dès le 4 août 2021, il est reconnu que la vaccination n’empêche ni l’infection ni la contamination : « Les nouvelles données en provenance des États-Unis, selon lesquelles les personnes vaccinées sont également contagieuses en cas d’infection, ont également été abordées. Dans ce cas, elles sont aussi contagieuses que les personnes non vaccinées […]. Cependant, il est rare que les personnes vaccinées soient infectées. Si ces résultats sont confirmés, des questions juridiques se poseront concernant le certificat Covid. »

◆ Avec le pass, les vaccinés contamineront davantage de non-vaccinés

Il est à noter que le pass sanitaire est entré en application en France le 9 août 2021 (suite à l’adoption de la loi du 5 août 2021), soit quelques jours plus tard. Or, si la Suisse savait le 4 août que les personnes vaccinées étaient contagieuses en cas d’infection, la France le savait aussi…

Le procès-verbal du 29 septembre 2021 révèle même la crainte « que l’obligation de certificat entraîne plus (et non moins) d’hospitalisations ». La Task Force de l’OFSP prévoit que « les personnes vaccinées contamineront désormais davantage de personnes non vaccinées dans les restaurants, les cinémas et les grandes manifestations, puisque les distances et l’obligation de porter un masque ne s’y appliquent plus ». Renversant.

◆ Vacciner les enfants « pour désengorger les hôpitaux »

Les enfants ont été victimes du même genre d’aberration. Le 15 septembre 2021, il est indiqué que « par rapport aux adultes, les enfants sont moins susceptibles d’être très gravement malades et, en cas d’hospitalisation, la ventilation et l’ECMO [technique d’oxygénation, NDLR] sont beaucoup moins fréquentes ». Pourtant, le 29 décembre, il sera question d’augmenter notamment la vaccination des enfants de moins de 12 ans « pour désengorger les hôpitaux ».

En octobre 2021, un médecin cantonal intervient pour dire qu’il faut « lutter contre les fausses informations. Les effets secondaires de la vaccination sont rares et le vaccin Covid n’est pas une affaire pour les fournisseurs. » Ceci alors que « la Suède et le Danemark stoppent provisoirement l’utilisation de Moderna chez les plus jeunes (en raison d’effets secondaires) ».

◆ La liberté de prescrire reconnue…

Le second point pouvant avoir « d’éventuelles conséquences juridiques » selon L’Impertinent est la question de l’« off-label use », c’est-à-dire la prescription d’un médicament en dehors de ses indications officielles (on parle en France de prescription hors autorisation de mise sur le marché). En Suisse comme en France, cette possibilité relève de la liberté de prescrire du médecin.

Cette liberté est bien soulignée dans les procès-verbaux de l’OFSP : « Il n’est pas de la compétence de l’Office fédéral de la santé publique d’émettre des recommandations de traitement […]. Cette tâche incombe aux sociétés médicales suisses […], qui publient des directives. […] Les médecins sont libres d’appliquer ou de respecter ces recommandations. »

◆ … mais bafouée

À la date du 27 janvier 2021, il est noté : « En principe, chaque médecin est libre d’administrer un médicament en dehors des indications ou des recommandations d’utilisation mentionnées dans l’information professionnelle. Cette utilisation hors étiquette (Off-Label Use) relève de la seule responsabilité du médecin. Si un médicament n’est pas autorisé en Suisse, les médecins sont également autorisés à l’importer en petites quantités pour certains patients. »

Or, rappelle L’Impertinent, un hôpital suisse a fait interdire l’hydroxychloroquine en janvier 2021 et l’ivermectine subira ensuite le même sort. Ces deux traitements étaient par ailleurs désapprouvés par les médecins et pharmaciens cantonaux. « Des médecins qui en prescrivaient à l’époque étaient dénoncés aux autorités et les pharmaciens refusaient bien souvent tout simplement d’honorer les ordonnances. » Ce « comportement abusif » a poussé de nombreux médecins à renoncer à soigner leurs patients, ce qui a pu avoir des conséquences lourdes, voire entraîner des décès.

◆ « Tâtonnement constant » et influence des médias

L’Impertinent souligne encore « l’évolution constante des positions, notamment sur le port du masque, la fermeture des écoles… Un tâtonnement constant, souvent influencé par les nombreuses revues de presse. Si bien qu’on en arrive parfois à se demander qui informe qui, les autorités ou les médias ? »

L’impression générale est en tout cas celle d’une gestion de crise faite un peu au doigt mouillé, globalement incohérente, avec des mesures souvent non justifiées d’un point de vue purement sanitaire.

Article par Alexandra Joutel

(Image par jorono de Pixabay)

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