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Qui osera réhabiliter Beljanski ? (Article papier offert #Nexus96)

Le 5 novembre 2023, Monique Beljanski, celle qui fut l’épouse de Mirko Beljanski, rendait son dernier souffle. En janvier 2015, Nexus sortait un article dans son numéro 96 qui retraçait le parcours scientifique de ces deux scientifiques intitulé « Qui osera réhabiliter Beljanski ? », ainsi que les nombreuses difficultés auxquelles ils ont été confrontés pour faire connaître leurs travaux, notamment ceux concernant leur approche naturelle du traitement contre le cancer. Nexus vous l’offre aujourd’hui.

◆ Une équipe durable 

Comme l’indiquent les éditions Trédaniel, très jeune, dès la fin de ses études scientifiques, Monique Beljanski a rejoint son mari à l’Institut Pasteur, où elle est restée de 1953 à 1978. Elle a participé étroitement à toutes les étapes des travaux de son mari, y compris ses nombreuses publications scientifiques, livres et articles dont elle fut coauteur.

Depuis la disparition de son mari en 1998, Monique poursuivait inlassablement un travail de sensibilisation afin de mieux faire connaître les fondements de l’approche Beljanski. Monique Beljanski était membre du conseil d’administration du CIRIS, une association de lutte contre le cancer, et présidente de la Fondation Beljanski, dont la mission « est d’étudier des composés naturels permettant de lutter contre le cancer et autres maladies dégénératives ».

À l’époque de la sortie de notre article sur le couple Beljanski en janvier 2015, soit dix-sept ans après la mort de Mirko Beljanski, quatre études récentes menées aux États-Unis confirmaient les résultats obtenus par Mirko Beljanski au sujet du traitement du cancer. Il est resté vingt-huit ans à l’Institut Pasteur, mais a été entravé, persécuté, et l’on a tout fait pour détruire ses années de recherches et les produits qu’il avait mis au point. Notre article a fait un focus sur ses découvertes et un scandale à la française.

Haro sur le savant hérétique 

Le 9 octobre 1996, à 6 heures du matin, une vaste opération policière dont le nom de code est ISA 2 commence. Quatre-vingts gendarmes et policiers, dont des membres du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale), sont mobilisés près du village de Saint-Prim (Isère). En quelques minutes, le lieu cible, le laboratoire du docteur en biochimie Mirko Beljanski, est investi. Dans les locaux, les dossiers, la correspondance, les cahiers d’expérience ainsi que le matériel – matières premières, échantillons pour analyse, ordinateurs, etc. – sont emportés (aucun procès-verbal des objets et des documents saisis ne sera jamais remis aux intéressés). Comme une lettre anonyme dénonçait des caches secrètes, les murs sont auscultés et les caves sondées. Des scellés sont posés partout, seule une partie du laboratoire reste accessible. Au fur et à mesure de leur arrivée, les membres du personnel sont arrêtés et interrogés. Certains sont conduits au dépôt de Vienne pour être interrogés et quelques-uns mis en garde à vue.

Mirko Beljanski, 73 ans, est arrêté, menotté et conduit à Paris pour être mis au dépôt. Le même jour et à la même heure, Monique Beljanski, qui se trouve dans la capitale, reçoit la visite de quatre policiers qui fouillent tout, saisissent des papiers, des documents, du matériel informatique et des gélules.

◆ Même les malades…

Toujours ce 9 octobre, une soixantaine de perquisitions et de saisies sont effectuées simultanément dans toute la France. La police fait irruption au domicile de malades pour saisir livres, cassettes, documents, gélules… Certains patients sont interrogés au commissariat une bonne partie de la nuit, tel ce malade âgé de 75 ans, souffrant d’un cancer (dix-huit ans de recul pour ce premier cas traité par Mirko Beljanski), et à qui l’on confisque ses gélules et qu’on relâche en pleine nuit. De même pour le président de l’association CCS (Collectif cancer sida), Marc Crouzier, qui, bien que gravement malade du sida, sera détenu dix heures. Ce type d’expérience est déjà éprouvant pour des personnes en bonne santé, que dire pour des malades !

Quant à Mirko Beljanski, après 48 heures de garde à vue, il est placé sous contrôle judiciaire, son passeport est confisqué et il lui est interdit de parler de ses produits, de publier des articles scientifiques, de rencontrer des journalistes, d’assister à des colloques scientifiques, etc. On demande au couple Beljanski une caution de 350 000 francs. Mirko vend ses brevets à sa fille, avocate aux États-Unis, via Natural Source, pour payer sa caution. Il assura également ainsi la survivance de ses brevets.

◆ Parcours d’un combattant

L’opération ISA 2, même si elle est un épisode déterminant dans la vie de Beljanski, parce qu’à sa suite le chercheur a déclaré une leucémie myéloïde aiguë dont il décédera deux ans plus tard, n’a pas été le seul de ses obstacles. Elle a été précédée de décennies de freins et d’empêchements qui ont commencé en 1953, à l’Institut Pasteur, quand Jacques Monod devint le supérieur direct de Beljanski. Que ce soit avec Monod ou avec François Gros, qui lui succédera en 1976, et qui est tristement célèbre pour son rôle actif dans l’affaire du sang contaminé, Beljanski a affronté des restrictions de toutes sortes (en collaborateurs, en espace, en équipement, en budget, etc.), mais aussi des intimidations, du chantage, des campagnes de dénigrement, des mises en accusation, et ainsi de suite. Freiner sa recherche ne suffisait pas, il fallait aussi étouffer ses résultats ; pire, les faire disparaître. Le 7 août 1997, dans la conclusion de son procès-verbal de synthèse, l’officier de police judiciaire Kentzinger écrit : « Il serait souhaitable que les dossiers médicaux saisis ainsi que les documents relatifs à ces essais, les courriers des malades, les fichiers (adhérents-malades) soient détruits pour éviter une réitération des faits, mais surtout pour garantir le secret médical et ainsi respecter la confidentialité de ces renseignements. » Alors que, comme le fait remarquer Monique Beljanski, la fonction de cet officier de police est de veiller à la conservation des preuves, lesquelles étaient constituées de documents fournis par les malades eux-mêmes, qui ne sont nullement tenus au secret médical.

Plus tard, en février 2001 au tribunal de Créteil, en conclusion d’un procès pour exercice illégal de la médecine, la condamnation consistera en 18 mois de prison avec sursis pour Monique Beljanski, deux cent mille francs d’amende et la destruction des carnets scientifiques de Mirko Beljanski, ainsi que des témoignages des malades et des pièces du dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM) ! Cependant, le 27 septembre 2002, le jugement du tribunal d’appel de Paris annule toutes les poursuites (fraude sur les produits, fraude fiscale, etc.) autres que l’exercice illégal de la médecine et de la pharmacie, mais la France sera condamnée. En effet, le 7 février 2002, la Cour européenne des droits de l’homme, dans un arrêt rendu à l’unanimité et intitulé « Beljanski contre France », a condamné cette dernière pour ne pas avoir respecté un délai raisonnable qui aurait dû permettre à Mirko Beljanski de faire reconnaître la valeur scientifique de ses travaux.

Comme le fait remarquer Monique : « Ce qui est frappant dans l’œuvre de la justice française, c’est la volonté concertée non pas de faire justice mais de faire disparaître l’œuvre de Mirko. »

 

👉 Lire la suite de notre article dans notre n° 96 (janv.-févr. 2015) :

 

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