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Pas de 5G en Corse : l’Assemblée applique le principe de précaution et demande un moratoire

Pas de 5G sur l’île avant d’en connaître les effets sur la santé et l’environnement, c’est ce qu’a demandé l’Assemblée de Corse, à l’unanimité des votants.

 

Alors que l’Anses a annoncé qu’elle conduirait une expertise pour évaluer les risques sanitaires liés à l’exposition aux ondes 5G d’ici la fin 2021 (lire notre article sur le sujet), la Corse a décidé d’attendre ses conclusions avant d’aller plus loin.

Une demande à effet symbolique ou pragmatique ?
Le Président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, tout comme EELV ou la députée EDS Delphine Batho quelques semaines plus tôt, demande un moratoire sur la 5G. Il préfèrerait avoir accès au rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) attendu pour 2021 avant de se lancer dans l’installation d’antennes. « Il ne s’agit pas de s’opposer par principe à la 5G. Il s’agit simplement de réclamer le droit pour les élus d’avoir tous les éléments d’appréciation pour prendre position sur cette nouvelle technologie ». Mais  quel sera le pouvoir de cette Assemblée ? S’il s’agit d’un vote qui ne sera pas forcément approuvé, il « affirme le droit des élus à obtenir toutes les informations sur l’impact sanitaire des technologies employées avant de faire un choix. Au final, c’est le gouvernement qui tranchera. » lit-on sur le site de Corse Net infos. Autant dire que, sans vouloir être pessimistes, ils pourront probablement attendre longtemps avant d’avoir l’aval de ce-dernier, qui a déjà écarté la demande de moratoire demandée par la convention Citoyenne.

 

◆ Le déploiement avant, les résultats des études ensuite
L’organisation Mondiale de la Santé n’a pas l’air non plus d’être pour ce principe de précaution. Sur son site, on peut lire qu’elle est en train de faire une étude sur les risques liés aux taux dont la 5G, et que les résultats seront disponibles… en 2022 ! En attendant, elle préfère dire qu’à ce jour, rien n’a permis de prouver les effets toxiques des fréquences radio sur la santé.

 

◆ L’installation des antennes facilitée pendant le confinement
En outre, rappelons que pendant le confinement, le gouvernement a pris une ordonnance facilitant davantage l’installation d’antennes. Non seulement, un opérateur téléphonique ne sera plus tenu de transmettre un dossier d’information au maire, mais en plus, il pourra également se passer de l’autorisation de l’Agence national des fréquences pour en implanter une.
Si on lit dans cet article de Libération du 13 avril 2020, on y lit que cette ordonnance ne concerne que la 2G, la 3G et la 4G déjà déployées, que « l’implantation doit être régularisée au bout de trois mois après la fin de l’état d’urgence sanitaire », que les opérateurs n’ont pas profité du texte pour multiplier les antennes relais et « les seuls sites 5G qui tournent actuellement sont uniquement des sites de tests qui n’ont pas fait l’objet d’une décision d’attribution », il sera intéressant d’enquêter dans les prochaines semaines pour savoir si cela a bien été le cas et si ça le restera.

carte des expérimentations 5G

 

◆ Des zones tests cartographiées
Pour savoir où sont ces zones tests, voici ici une petite carte qui en montrent la situation géographique. Les populations ont-elles été informées, consultées avant leur installation pour avoir leur autorisation ? Des études en double aveugle sont–elles en cours ? Avec comparaison d’une zone sans 5G et d’une zone avec, sur du court, moyen et long terme, pour en comparer de manière détaillée et aussi précise que possible les effets sur les populations humaines, animales et végétales ? Et si cette 5G, s’avérait toxique, sera-t-elle interdite ? Ou le gouvernement prendra-t-il plus facilement la décision d’opter pour la sélection naturelle, en sacrifiant une minorité plus sensible aux ondes qui souffrira ou mourra plus que les autres ? Imposeront-ils des protections à mettre en place partout pour protéger les électro-sensibles ? Ou préfèreront-ils dans tous les cas être le « “enabler” de la numérisation de la société afin de proposer des usages diversifiés dans des secteurs très variés comme la voiture connectée, la télé médecine, la robotique et l’internet des objets” » ?

Estelle Brattesani

 

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