énergie Nucléaire : une mise au point sur l’incinérateur de Lunel

Ce courrier fait suite à l’article « Déchets nucléaires : prochain scandale environnemental ? » paru dans NEXUS n° 110 (mai-juin 2017).

nucléaire NEXUS 110

« Déchets nucléaires : prochain scandale environnemental ? », NEXUS n° 110 (mai-juin 2017) ».

 

23 nov. 2017

enveloppe Une étude épidémiologique pour mesurer l’impact de l’incinérateur

Rectification, à la demande du Dr Mariette Gerber, épidémiologiste à l’lnserm-lnstitut du cancer de Montpellier et expert à l’Anses, des propos qui lui sont attribués dans l’article « Déchets nucléaires : prochain scandale environnemental ? », dans NEXUS n° 110. Encadré p. 15, il faut lire : « Or, autour de celui [l’incinérateur] de Lunel, par exemple, “une augmentation significative de I’incidence des cancers a été constatée sur un rayon de 5 à 15 km”, selon le Dr Mariette Gerber. » Cette dernière tient à préciser que cette conclusion du rapport 2016 du Registre des tumeurs de l’Hérault n’est basée que sur une étude descriptive, insuffisante pour prouver une relation de cause à effet entre la présence de l’incinérateur et l’augmentation des cancers. Il faudrait une étude épidémiologique analytique, plus longue et coûteuse, pour établir sans équivoque l’impact sanitaire d’un tel incinérateur.

Réponse de Rubresus

Rubresus* n’appartenant à aucune commission institutionnelle dispose donc d’une totale liberté pour réaliser une analyse critique de documents techniques et porter un regard citoyen sur les conclusions du rapport 2016 du Registre des tumeurs de l’Hérault, consacré au cas de l’incinérateur de Lunel. Comme pour chacun de ses dossiers, Rubresus s’est appuyé sur une étude approfondie des documents sources et des résultats publiés, ne se contentant pas des interprétations officielles, malheureusement partiellement incomplètes ou orientées.
Par exemple, l’incidence de l’incinérateur (mis en service en 1999) est sous-estimée, du fait du choix de la période d’étude (1987-2013). ll est admis que les cancers ne s’expriment qu’après une longue période
d’exposition à un (ou des) toxique(s). Or, sur la période 2009-2013 – qui aurait pu être retenue comme significative pour étudier l’augmentation de l’incidence des cancers dans le périmètre de l’incinérateur –, le nombre de cancers passe de 40 à 79 d’après les données sources du rapport, soit 98 % d’augmentation!
Autre exemple, les lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH) représentent 6 % des cancers (pour les hommes) sur la zone de Lunel, contre 3 % dans le reste de l’Hérault (soit 2 fois plus), mais ce point n’est ni relevé, ni commenté. Mais l’augmentation de l’incidence de ce cancer sur la zone de Lunel est minimisée, au titre qu’une augmentation est également constatée sur l’ensemble du département (ce qui est vrai mais pas dans la même proportion).
Enfin, évoquer l’amélioration du dépistage pour justifier l’augmentation des cas de cancer recensés est ontologiquement absurde. Puisque, sur une période d’étude aussi longue, les cancers non diagnostiqués précocement (dépistage) seront forcément diagnostiqués plus tard.
Nous confirmons donc qu’aucune réserve ne doit être apportée au fait que les données du rapport permettent de conclure qu’« une augmentation significative des cancers a été constatée sur un rayon de 5 à 15 km ».

*Association de protection et sauvegarde de l’environnement des Basses Plaines de l’Aude

Rubresus

 

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